EPU, Amnesty demande à la Belgique de faire plus et mieux en matière de droits humains

Belgique EPU

Ce mercredi 5 mai, la Belgique présentera pour la troisième fois de son histoire son Examen périodique universel (EPU), un mécanisme du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (ONU) permettant aux États membres de l’ONU d’évaluer les politiques respectives de chacun d’entre eux en matière de respect des droits humains.

Amnesty International considère que la Belgique n’a pas progressé suffisamment depuis le précédent EPU passé en 2016. En effet, malgré certaines avancées, les recommandations adressées à la Belgique par les États membres de l’ONU n’ont été mises en œuvre que lentement et partiellement.

« Les droits humains ne bénéficient pas en Belgique d’un niveau de priorité suffisant. Il suffit de mettre en exergue l’absence d’un plan d’action national contre le racisme, le retard persistant dans la ratification du Protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture (OPCAT) ou les conditions de détention scandaleuses dans certaines prisons du pays pour s’en convaincre. Malgré les promesses répétées des autorités, pratiquement aucun progrès n’a été réalisé dans ces domaines », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

À l’occasion de l’EPU de la Belgique, Amnesty International a adressé un rapport aux Nations unies et aux États membres, mettant en évidence divers manquements en matière de respect des droits humains, présentant une évaluation de la situation dans plusieurs domaines et proposant toute une série de recommandations. L’organisation s’est ainsi notamment penchée sur les violences sexuelles, les droits des personnes en détention, la lutte contre le racisme, les différentes formes de discrimination et l’impact sur les droits humains des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

« L’EPU sera l’occasion pour la Belgique de faire le point sur la situation des droits humains dans le pays, mais aussi et surtout de prendre des engagements plus ambitieux »

« Nous appelons la Belgique à faire plus et mieux en matière de droits humains, en menant un travail structurel. Par exemple, divers problèmes concernant la police doivent être réglés, précise Philippe Hensmans. Ainsi, des actions doivent être entreprises contre le profilage ethnique, de même que des enquêtes indépendantes et publiques doivent être menées concernant les trop nombreux cas où des personnes sont blessées ou perdent la vie suite à un contact avec la police. »

Amnesty International note par ailleurs des évolutions positives, pointant notamment une intensification des efforts visant à lutter contre les violences sexuelles, la création de l’Institut fédéral des droits humains et la législation adoptée sur la reconnaissance légale du genre.

« Devant ses pairs, à l’ONU, mais aussi face à la société civile, au Parlement et sous l’œil des médias, l’EPU sera l’occasion pour la Belgique de faire le point sur la situation des droits humains dans le pays, mais aussi et surtout de prendre des engagements plus ambitieux », conclut Philippe Hensmans.

Complément d’information

L’Examen périodique universel est un instrument essentiel du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui permet aux États membres de l’ONU de s’évaluer mutuellement en matière de droits humains sur un pied d’égalité. Il oblige les États à assumer ouvertement leur responsabilité politique et à rendre public leurs programmes quant à la politique qu’ils mènent en matière de droits humains.

Le mercredi 5 mai, au cours d’un groupe de travail de 3 heures et demi (de 9 h à 12 h 30), les États membres de l’ONU examineront la politique de la Belgique en matière de droits humains et formuleront des recommandations à ce propos. Cette réunion, au cours de laquelle s’exprimera au nom de la Belgique la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, pourra être suivie en direct via le site du Conseil des droits de l’homme des Nations unies [1] .

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