Amnesty installe une zone « risque de torture » devant l’ambassade du Bélarus

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Ce jeudi, des militant·e·s d’Amnesty International ont symboliquement délimité à l’aide d’un ruban et d’affiches une zone « risque de torture » devant l’ambassade du Bélarus, à Bruxelles, afin de dénoncer la répression brutale que subissent les manifestants pacifiques dans ce pays. Équipé·e·s de tenues de protection contre les coups, ils·elles ont également déposé à l’ambassade les quelque 9 500 signatures récoltées en Belgique francophone d’une pétition lancée il y a moins d’une semaine.

« La violente répression que subissent les manifestant·e·s pacifiques et les journalistes au Bélarus est intolérable. Nous appelons les autorités de ce pays à respecter strictement les droits de manifester pacifiquement et à la liberté d’expression », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

À la suite de l’annonce des résultats officiels des élections, le 9 août, des milliers de Bélarussien·ne·s sont descendu·e·s pacifiquement dans la rue dans tout le pays, considérant que ces résultats avaient été falsifiés en faveur du président sortant, Alexandre Loukachenko. Ces manifestations pacifiques se sont poursuivies, bien qu’elles aient été dispersées par la police antiémeute de façon brutale et aveugle.

Les forces de sécurité bélarussiennes se sont en effet rendues coupables de recours à une violence excessive en utilisant, entre autres, des grenades incapacitantes et des gaz lacrymogènes. Par ailleurs, plusieurs milliers de manifestant·e·s et de personnes qui se trouvaient se trouvaient loin des manifestations ont été arrêté·e·s de façon arbitraire.

Amnesty International et des organisations locales de défense des droits humains ont également recueilli les témoignages très durs de manifestant·e·s qui racontent avoir été torturés ou soumis à d’autres mauvais traitements dans les centres de détention au Bélarus, en étant notamment déshabillé·e·s complètement, frappé·e·s et menacé·e·s de viol.

Plusieurs journalistes ont par ailleurs été arrêté·e·s, frappé·e·s et victimes de tirs de balles en caoutchouc alors qu’ils couvraient la répression policière contre les manifestations. Leurs caméras ont été détruites et les images qu’ils·elles ont tournées ont été effacées. Selon l’Association des journalistes bélarussien·ne·s, pas moins de 55 journalistes ont été interpellé·e·s et plusieurs dizaines d’entre eux·elles ont été emprisonné·e·s.

« Les autorités du Bélarus doivent cesser de répondre à toutes les formes de dissidence pacifique par la répression brutale. Nous demandons que soit mis un terme au recours à la force excessive contre les manifestant·e·s pacifiques et que soient libérées toutes les personnes détenues pour le simple fait d’avoir exprimé pacifiquement leur opinion, explique encore Philippe Hensmans. Le recours à la torture et autres mauvais traitements doivent s’arrêter de toute urgence ; toutes les allégations de torture et de mauvais traitements doivent par ailleurs faire l’objet d’une enquête sérieuse et indépendante. »

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