Amnesty International annonce la création d’une bourse sur la justice internationale pour de jeunes professionnels africains

Afrique - ouverture d'une nouvelle bourse

Elle vise à améliorer l’accès au domaine de la justice internationale pour les jeunes professionnels de la région africaine. Créée dans la foulée du rapport "Le Statut de Rome à 40 ans", elle doit venir palier le manque de diversité dans la justice internationale

Les premiers boursiers sont Chuka Charles Arinze-Onyia (Nigeria) et Sarah Mutseo Ngachi (Kenya). Ils ont été sélectionnés au sein d’un groupe de 368 candidat·e·s originaires de toute l’Afrique.

Au cours de ce programme de neuf mois, tous deux bénéficieront d’un transfert de compétences et de l’opportunité d’approfondir leur expertise technique en s’engageant dans la recherche, l’analyse juridique et le discours politique sur le droit pénal international et la justice.

La première bourse de ce type est lancée au beau milieu de la pandémie de COVID-19 et à un moment où de nouveaux conflits armés éclatent, tandis que les anciens ne sont toujours pas résolus. De l’Éthiopie à l’Ukraine, d’Israël/Palestine au Myanmar, du Mali à la République centrafricaine et du Yémen au Soudan du Sud, des crimes relevant du droit international sont commis à grande échelle. Pourtant, il est rare qu’une réponse internationale adaptée soit apportée. Il demeure urgent de traduire les responsables présumés en justice par le biais de procès indépendants, impartiaux et équitables pour tous les crimes relevant du droit international.

Depuis qu’il est devenu avocat en 2017, Chuka Charles Arinze-Onyia a travaillé au sein du système de justice pénale nigérian. Il a tout d’abord occupé la fonction de procureur à la Direction des poursuites publiques de l’État d’Anambra avant de rejoindre un cabinet de droit privé, où il représentait des prévenus en détention provisoire. Très intéressé par la justice internationale, il s’est engagé dans la recherche et le plaidoyer international pour les victimes de violations des droits humains en République centrafricaine, en Éthiopie et au Nigeria.

« Cette bourse me donne l’opportunité de développer et d’amplifier ma voix sur les nombreux problèmes de justice internationale qui gangrènent le continent et le monde », a déclaré Chuka Charles Arinze-Onyia, basé au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar, au Sénégal.

Sarah Mutseo Ngachi rejoint le programme de bourse avec trois ans d’expérience professionnelle dans le domaine des droits humains et de la justice internationale. Elle est particulièrement intéressée par les liens entre responsabilité des entreprises, justice environnementale et droit pénal international. Admise au Barreau du Kenya, elle a principalement axé ses recherches sur la poursuite des crimes transnationaux en Afrique. Elle a également été impliquée dans des procédures judiciaires d’intérêt public portant sur le droit de l’environnement et les droits humains devant les tribunaux kenyans et la Cour de justice de l’Afrique de l’Est.

« Je suis ravie de rejoindre ce programme à un moment où des évolutions et des débats cruciaux ont lieu dans le domaine de la justice internationale, notamment sur la possibilité d’inclure l’écocide en tant que crime en vertu du Statut de Rome, ce qui peut avoir diverses implications cruciales pour les droits humains. J’ai hâte de participer activement à ces développements et à ces débats grâce à la bourse », a déclaré Sarah Mutseo Ngachi, basée au bureau régional pour l’Afrique de l’Est à Nairobi, au Kenya.

« Alors que le Statut de Rome fête ses 20 ans, il est évident que l’exclusion des parties prenantes et des professionnel·le·s de certaines régions, en particulier de l’hémisphère sud, renforce les inégalités structurelles et les relations de pouvoir inégales dans le domaine de la justice internationale. Cette bourse contribuera à long terme, dans une modeste mesure, à renforcer la diversité de représentation dans ce domaine », a déclaré Japhet Biegon, coordonnateur des activités de plaidoyer pour l’Afrique à Amnesty International.

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