Amnesty International appelle le gouvernement belge à réaffirmer son engagement à lutter contre l’impunité

Le jeudi 3 avril, le Premier ministre belge, Bart De Wever, a laissé entendre dans une interview à la VRT que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité émis par la Cour pénale internationale (CPI), ne serait pas arrêté s’il venait en Belgique. Choquée par ces propos, Amnesty International réclame du gouvernement fédéral qu’il clarifie la position de la Belgique quant à la Cour pénale internationale, à la lutte contre l’impunité et au respect du droit international.

« La déclaration faite par le Premier ministre, outre son caractère inutile et inacceptable, non seulement témoigne d’un mépris flagrant vis-à-vis des obligations internationales de la Belgique, mais pourrait être en plus le signe d’un changement de cap très inquiétant, explique Carine Thibaut, directrice de la section belge francophone d’Amnesty International. Par ses propos, Monsieur De Wever laisse entendre que certaines personnes sont au-dessus du droit belge et du droit international, ce qui leur permettrait de n’avoir aucun compte à rendre pour les crimes les plus graves, leur consacrant ainsi une impunité totale ».

Les mots prononcés hier par le Premier ministre laissent également planer un doute interpellant en ce qui concerne la poursuite de la politique étrangère de la Belgique, qui place la lutte contre l’impunité tout en haut de ses préoccupations depuis plusieurs décennies. Par ailleurs, les propos qui ont été tenus sont en contradiction avec l’accord de coalition fédérale, où est réaffirmé l’attachement de la Belgique au droit international et à la lutte contre l’impunité, de même que le soutien à la Cour pénale internationale.

« À la suite de cette déclaration, il est important que le gouvernement fédéral réaffirme en paroles et en actes que la lutte contre l’impunité est une priorité pour la Belgique et que personne n’est au-dessus de la loi. Les propos qui ont été tenus sont loin d’être anodins ; ils rendent service à des personnes visées par des mandats d’arrêt de la CPI, comme Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou et à des États, comme la Hongrie et les États-Unis, qui ont mis en place une stratégie visant à saper la CPI et ses efforts pour amener les responsables des crimes les plus graves à rendre des comptes », conclut Carine Thibaut.

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