communiqué de presse

Amnesty International condamne l’attentat de Benghazi dirigé contre des civils

Amnesty International condamne l’attentat à l’explosif perpétré ce lundi près de l’hôpital Al Jalaa à Benghazi. Cet attentat, qui a eu lieu vers 15 heures le 13 mai, est le premier à viser délibérément des civils libyens depuis la fin du conflit dans le pays. Selon des sources gouvernementales, trois civils au moins auraient perdu la vie, et six autres environ auraient été blessés, parmi lesquels des enfants. Les chiffres exacts n’ont pas encore été communiqués, mais l’on s’attend à un plus grand nombre de morts. Cet attentat n’a pas encore été revendiqué.

Rien ne peut justifier les attaques délibérées contre des civils. Les auteurs de tels agissements font preuve d’un mépris total pour les principes d’humanité les plus fondamentaux. Les autorités libyennes doivent mener dans les plus brefs délais une enquête approfondie sur cet attentat et veiller à ce que ses auteurs soient déférés à la justice et jugés dans le respect des normes d’équité et des normes internationales relatives aux droits humains et sans possibilité de recours à la peine de mort. Si elles ne prennent pas ces mesures, cela contribuera à créer une culture d’impunité et un climat de non-droit, et cela risquera aussi d’être interprété comme une autorisation de commettre de graves atteintes aux droits humains.

La situation en matière de sécurité à Benghazi ne cesse de se dégrader depuis la fin du conflit de 2011. Les précédents attentats à l’explosif avaient apparemment visé des bureaux ou des agents des services de sécurité de l’État, comme des postes de police, ainsi que d’anciens policiers et agents de la Sûreté intérieure. À la connaissance d’Amnesty International, aucun attentat n’avait encore délibérément pris pour cible des civils.

Depuis janvier 2013, au moins cinq attentats à l’explosif ont été commis contre des postes de police à Benghazi, dont trois depuis le début du mois de mai. Ces derniers ont fait suite à l’attentat qui a visé l’ambassade de France à Tripoli le 23 avril et à celui dirigé contre le consulat des États-Unis à Benghazi le 11 septembre 2012, qui a causé la mort de l’ambassadeur des États-Unis en Libye, J. Christopher Stevens, et de trois autres Américains. Les responsables présumés de cet attentat ont été arrêtés mais les résultats de l’enquête, de même que ceux d’autres enquêtes sur des attaques commises contre des postes de police et d’anciens policiers, n’ont pas été rendus publics.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit