Amnesty International condamne la flambée de violence en Cisjordanie

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

14 mars 2011

Amnesty International condamne l’homicide d’une famille de colons perpétré vendredi 11 mars dans la soirée et demande à Israël de mettre fin à la vague persistante de représailles menées par les colons de Cisjordanie contre les Palestiniens.

Cinq membres de la famille Fogel ont été poignardés à mort chez eux, près de Naplouse, dans la colonie d’Itamar, en Cisjordanie.

Depuis samedi 12 mars, les colons israéliens auraient lancé des pierres et des cocktails Molotov, et utilisé fusils, matraques et couteaux pour attaquer des Palestiniens, à bord de leurs voitures ou chez eux, dans les villes et villages de Cisjordanie. Les colons ont également incendié des champs, des voitures et des biens.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté le massacre de la famille Fogel à Itamar. Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête efficace pour identifier les auteurs présumés de cet acte et garantir qu’ils soient jugés dans le cadre d’un procès équitable, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Par ailleurs, les forces de sécurité israéliennes doivent prendre les mesures qui s’imposent pour empêcher les actes de représailles visant les civils palestiniens et imputables à des colons israéliens armés, et traduire les responsables présumés en justice. »

Dans certains cas, les Palestiniens ont rapporté que les forces de sécurité israéliennes présentes sur les lieux n’avaient rien fait pour stopper les attaques des colons.

En outre, l’armée israélienne aurait instauré un couvre-feu dans le village d’Awarta, près d’Itamar, depuis le 12 mars au matin, et arrêté quelque 300 villageois.

Dimanche 13 mars, le gouvernement israélien a donné son aval à la construction de 500 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie, en réaction au massacre de la famille Fogel.

«  Le choix de la date de l’annonce de ce projet ne doit rien au hasard. Toutefois, les autorités israéliennes ne doivent pas se servir du meurtre horrible de la famille Fogel pour mener des actions qui se traduisent par de nouvelles atteintes aux droits humains, a estimé Philip Luther.

« Amnesty International leur a demandé à maintes reprises de stopper la construction des colonies, première étape vers la suppression complète des colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés. »
La politique d’Israël qui consiste à implanter des colonies en Cisjordanie occupée, notamment à Jérusalem-Est, viole la Quatrième Convention de Genève.

L’Autorité palestinienne a condamné l’assassinat des cinq membres de la famille Fogel – les parents Udi, 37 ans, et Ruth, 36 ans, et trois de leurs enfants, Yoav, Elad et Hadas, respectivement âgés de 10 ans, quatre ans et trois mois.

Les responsables de ce massacre n’ont pas encore été identifiés.

Les principaux groupes armés palestiniens, notamment les Brigades des martyrs d’Al Aqsa (la branche armée du Fatah) et les Brigades Ezzedine al Qassam (la branche armée du Hamas), ont nié toute responsabilité dans cette attaque. Le groupe Imad Mughniyya qui en avait initialement revendiqué la responsabilité s’est plus tard rétracté, le 12 mars.

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