Communiqué de presse

Amnesty International demande à l’Arabie saoudite d’autoriser un prisonnier d’opinion à rendre visite à sa mère malade

Les autorités saoudiennes doivent autoriser de toute urgence le militant des droits humains emprisonné Saud al Hashimi à rendre visite à sa mère, qui est gravement malade et est hospitalisée, a déclaré Amnesty International le 19 octobre.

Âgée de 70 ans environ, la mère de Saud al Hashimi, Khairiyya Yasin Saqqa, souffre de diabète et d’hypertension. Elle est actuellement hospitalisée à Djedda. Son état de santé s’est sérieusement détérioré le 11 octobre. Elle a perdu connaissance et, selon les informations dont dispose Amnesty International, est restée dans le coma durant cinq jours au moins. Actuellement, elle a des périodes de conscience comprises entre cinq et 30 minutes, durant lesquelles elle réclame à cor et à cri de voir son fils car elle a l’impression qu’elle est en train de mourir.

La famille de Saud al Hashimi a demandé que ce dernier soit autorisé à voir sa mère, mais les autorités saoudiennes auraient refusé jusqu’à présent de lui accorder cette permission.

Saud al Hashimi, âgé de 49 ans, a été condamné en novembre 2011 à 30 années d’emprisonnement, 30 années d’interdiction de sortie du territoire à sa libération et une amende de 2 millions de rials saoudiens (environ 534 000 dollars des États-Unis). Il avait été déclaré coupable, notamment, de désobéissance au roi, formation d’une organisation opposée au gouvernement, remise en cause de l’indépendance de la justice, blanchiment d’argent et « soutien au terrorisme ». On croit savoir qu’une procédure d’appel est en cours.

Amnesty International considère que Saud al Hashimi est un prisonnier d’opinion, qui doit non seulement être autorisé à rendre visite à sa mère, mais aussi être remis en liberté immédiatement et sans condition. L’organisation pense que cet homme a été jugé dans le cadre d’une procédure d’une flagrante iniquité et que, en dépit de l’apparente gravité de certains d’entre eux, les chefs dont il a été reconnu coupable ne concernent en fait que des activités liées à l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression et d’association.

Il a été jugé aux côtés de 15 autres hommes, qui ont été condamnés à des peines allant de cinq à 22 ans d’emprisonnement assorties d’une interdiction de sortie du territoire à leur libération, d’une durée comprise entre 10 et 20 ans. Saud al Hashimi et huit autres militants, juristes et universitaires avaient été arrêtés en septembre 2007. Ils étaient accusés par le ministère de l’Intérieur de collecte de fonds destinés à soutenir le terrorisme car ils s’étaient réunis pour discuter de la création d’une association de défense des droits humains et avaient diffusé une pétition réclamant des réformes politiques.

Saud al Hashimi a mené une grève de la faim à la prison de Dhahban pendant plus d’une semaine à la fin de l’année 2010. Il aurait été torturé en représailles. On l’aurait déshabillé et on l’aurait enchaîné, puis traîné hors de sa cellule, en sous-vêtements, et placé pendant cinq heures dans une pièce où régnait une température glaciale. Il aurait ensuite été contraint à signer des « aveux ».

Des militants saoudiens ont créé la semaine dernière un hashtag demandant la remise en liberté de Saud al Hashimi : #freedom_ to_ Saud_ Mukhtar (# ??????_ ?????_ ?????). Amnesty International joint sa voix à celle de ces militants.

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