Amnesty International demande aux autorités indiennes de remettre en liberté deux militants écologistes

Les autorités indiennes doivent remettre en liberté immédiatement deux militants qui ont été arrêtés selon toute apparence en raison de leurs activités visant à protéger les communautés locales contre la pollution industrielle, a déclaré Amnesty International le 3 juin après avoir appris que l’un des deux hommes était maintenu enchaîné à son lit d’hôpital.

Le militant écologiste Ramesh Agrawal et le médecin Harirar Patel, qui pratique la médecine traditionnelle, ont été arrêtés le 28 mai à Raigarh, une ville de l’État du Chhattisgarh (centre de l’Inde). Les deux hommes avaient pris la tête d’une campagne visant à protéger les communautés adivasis (aborigènes) locales contre la pollution provoquée par certains projets industriels.

Un tribunal ayant rejeté leur demande de remise en liberté sous caution, ils ont été écroués à la prison de Raigarh. Ramesh Agrawal, qui souffre d’hypertension, a ensuite été emmené dans un hôpital public afin d’y recevoir des soins ; là, il a été enchaîné à son lit.


« Enchaîner une personne malade à son lit d’hôpital est une punition fondamentalement cruelle et dégradante qui n’aurait jamais due être appliquée à un détenu arrêté pour le simple fait d’avoir exercé pacifiquement des activités militantes,
a déclaré Madhu Malhotra, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Ramesh Agrawal et Harirar Patel ont manifestement été pris pour cible en raison de leurs activités de défense des droits fondamentaux des populations locales. Nous demandons aux autorités du Chhattisgarh d’abandonner toutes les charges pesant contre ces militants et de les remettre en liberté, immédiatement et sans condition. »

Un responsable de la police de l’État a déclaré à la presse nationale que c’était une erreur d’avoir enchaîné Ramesh Agrawal à son lit d’hôpital, mais qu’il y avait selon lui suffisamment d’éléments probants pour maintenir les deux militants en détention.

La police de l’État du Chhattisgarh a inculpé les deux hommes d’avoir « diffusé des informations diffamatoires », « troublé l’ordre public » et « semé l’inquiétude et la panique au sein de la population » lors d’une consultation publique réglementaire tenue le 8 mai 2010 dans le village de Tamnar par le bureau de contrôle de la pollution de l’État.

La réunion avait été organisée, conformément à la réglementation, pour débattre du projet d’expansion d’une centrale thermique au charbon de la société privée Jinda Steel and Power.

Les deux militants s’étaient opposés au projet, indiquant qu’ils craignaient que l’expansion entraîne l’acquisition forcée par les autorités de terres appartenant aux communautés vivant près des installations. Ramesh Agrawal avait par ailleurs adressé au ministère indien de l’Environnement et des Forêts une requête en vue de la suspension temporaire du cahier des charges du projet d’expansion. Il avait obtenu satisfaction.

« Au lieu d’arrêter ceux qui prennent la défense des droits des populations locales, les autorités du Chhattisgarh feraient mieux de veiller à ce que les défenseurs des droits humains et les militants écologistes puissent mener à bien leurs activités légitimes et pacifiques sans craindre de faire l’objet de manœuvres de harcèlement et d’intimidation », a déclaré Madhu Malhotra.


Pour en savoir plus :

Inde. Des militants écologistes indiens détenus (action urgente, 2 juin 2011)

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit