AMNESTY INTERNATIONAL, OXFAM ET LE RAIAL LANCENT UNE CAMPAGNE MONDIALE POUR LE CONTROLE DES ARMES Attention, danger : le commerce mondial des armes n’est pas réglementé

INDEX AI : POL 30/019/2003
EFAI

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

L’absence de réglementation du commerce mondial des armes est alarmante, permettant que des armes soient vendues à des gouvernements répressifs, à des auteurs de violations des droits humains et à des criminels, peut-on lire dans un nouveau rapport publié aujourd’hui, jeudi 9 octobre 2003. Afin de faire face à ces problèmes, trois organisations internationales ont uni leurs efforts pour lancer une campagne dans plus de 50 pays à travers le monde. La « Campagne pour le contrôle des armes » a pour objectif de limiter la prolifération des armes et leur utilisation abusive, mais aussi de convaincre les gouvernements d’adopter un traité sur le commerce des armes ayant force de loi.
La prolifération des armes et la violence armée ont atteint un seuil critique, exacerbant les atteintes aux droits humains, la pauvreté et les conflits. Chaque minute, une personne est tuée, victime de la violence armée, tandis que bien d’autres subissent des atteintes à leurs libertés fondamentales et de graves blessures. Selon le rapport, le commerce des armes représente un marché mondial dangereusement incontrôlé.
Voici quelques-unes des conclusions de ce rapport :
 Au niveau national, le contrôle des exportations d’armes est très déficient. La facilité d’accès aux armes accroît l’ampleur de la violence armée, agit comme un détonateur sur les conflits et prolonge les guerres lorsqu’elles ont éclaté. Par ailleurs, les civils sont de plus en plus pris pour cibles.
 Les conflits et la violence armée empêchent que l’aide parvienne à ceux qui en ont cruellement besoin et les privent souvent des services de santé et d’éducation.
 Les attentats du 11 septembre 2001 et la « guerre contre le terrorisme » qui en a découlé ont accentué la prolifération des armes, au lieu de canaliser la volonté politique vers leur contrôle.
 La « guerre contre le terrorisme » s’est traduite par une augmentation des exportations, notamment pour les États-Unis et le Royaume-Uni, vers de nouveaux alliés (tels que le Pakistan, l’Indonésie et les Philippines), sans considération des droits humains ni des questions liées au développement.
« Chaque année, des centaines de milliers de personnes sont victimes d’exécutions illégales, sont torturées, violées ou déplacées en raison de l’utilisation dévoyée des armes. La " guerre contre le terrorisme " figurant au premier rang des préoccupations internationales, le contrôle des armes devrait susciter un intérêt accru. Pourtant, c’est l’inverse qui se produit. Le cercle vicieux des transferts d’armes, des conflits et des violences peut et doit être enrayé », a déclaré Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International.
Afin d’entreprendre de porter remède à ces problèmes, Amnesty International, Oxfam et le Réseau d’action international sur les armes légères (RAIAL) lancent ensemble une campagne mondiale pour le contrôle des armes. Cette campagne s’attachera à promouvoir l’adoption d’un traité international relatif aux transferts d’armes, ou Traité sur le commerce des armes, ainsi que de diverses mesures pertinentes au niveau local et régional, destinées à limiter la prolifération et l’utilisation dévoyée des armes.
« Le commerce des armes échappe à tout contrôle. C’est un problème mondial ayant des répercussions dramatiques au niveau local - et ce sont les populations démunies qui en souffrent le plus. Un Traité sur le commerce des armes fait cruellement défaut, afin de stopper le flux d’armes en direction des auteurs de violences et de contribuer à rendre toutes nos sociétés plus sûres », a affirmé Barbara Stocking, directrice d’Oxfam.
Selon le rapport, dans de nombreuses régions du monde, la possession d’armes de plus en plus mortelles devient partie intégrante de la vie quotidienne. Pour les fermiers vivant dans le nord de l’Ouganda, les fusils d’assaut AK 47 remplacent les lances ; en Somalie, les enfants sont aujourd’hui appelés « Uzi », ou « AK » ; certains pays comme l’Irak comptent maintenant plus d’une arme à feu par habitant.
« Préoccupés par la recherche d’armes nucléaires, biologiques et chimiques dans leur lutte contre le " terrorisme ", les gouvernements ont largement fait abstraction des véritables " armes de destruction massive " - les armes légères. Ainsi, elles continuent de proliférer, au prix de centaines de milliers de vies », a indiqué Rebecca Peters, directrice du RAIAL.
Outre son appel en faveur d’un Traité sur le commerce des armes, la Campagne pour le contrôle des armes exhorte à mettre en œuvre les points suivants :
 les gouvernements doivent développer et renforcer le contrôle des armes au niveau régional ;
 les gouvernements doivent contrôler rigoureusement les exportations nationales d’armes, les intermédiaires et les vendeurs, mais aussi s’employer davantage à prévenir les utilisations dévoyées par les membres des forces de l’ordre et à protéger leurs citoyens contre la violence armée ;
 les autorités locales et les dirigeants des communautés doivent contribuer à améliorer la sécurité au niveau de la communauté, en développant des projets visant à réduire l’offre et la demande d’armes au niveau local.

Pour en savoir plus sur ce rapport, intitulé Shattered Lives : The Case for Tough International Arms Controls, et sur la Campagne pour le contrôle des armes, cliquez sur : www.controlarms.org

Note des rédacteurs :
Un projet de Traité sur le commerce des armes a été élaboré par un groupe d’organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant en faveur des droits humains, du développement et du contrôle des armes, dont Amnesty International et Oxfam, en collaboration avec des experts juridiques internationaux. Ce projet a obtenu le soutien de 19 lauréats du prix Nobel de la paix, avec à leur tête le Dr Oscar Arias. Son objectif principal consiste à fournir un ensemble de normes minimales communes pour le contrôle des transferts d’armes, en se fondant résolument sur les responsabilités qui incombent déjà aux États au titre du droit international. Pour consulter la version préliminaire du Traité sur le commerce des armes, cliquez sur : www.controlarms.org

Pour visionner une courte vidéo sur la violence armée, cliquez sur : http://emedia.amnesty.org/arms_running.ram

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit