Amnesty se réjouit de l’ouverture prévue de nouveaux CPVS, mais demande à la Belgique plus d’efforts

Marche contre les violences faites aux femmes

Alors que le 1er juillet marque le 4e anniversaire de l’entrée en vigueur en Belgique de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), Amnesty International se réjouit de l’annonce faite par la ministre en charge de l’Égalité des chances, Nathalie Muylle, selon laquelle trois nouveaux centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles (CPVS) seront ouverts d’ici à la fin de l’année. Il est également prévu que quatre autres centres ouvrent en 2021, ce qui portera à 10 le nombre total de CPVS pleinement opérationnels en 2023.

« La création de ces centres est une excellente nouvelle qui va dans le bon sens pour que la Belgique se mette enfin en conformité avec la Convention d’Istanbul et ses obligations. Cette année est d’autant plus importante qu’une évaluation par le comité GREVIO de la mise en oeuvre de cette convention est en cours et que, selon le secteur, seulement 20% des obligations contenues dans la Convention sont actuellement appliquées en Belgique », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Amnesty International attire particulièrement l’attention sur les efforts qu’il reste à fournir par la Belgique en ce qui concerne la lutte contre les violences sexuelles. Par le biais d’une pétition, l’organisation appelle ainsi les autorités compétentes à consacrer un budget spécifique, transparent, pérenne et suffisant à la lutte contre le viol ; à améliorer la collecte et la publication de données sur le viol ; à renforcer la formation de base et continue des acteur·rice·s première ligne, notamment dans les secteurs policier et judiciaire ; à garantir une prévention solide sur la question des violences sexuelles à destination des jeunes ; à améliorer l’efficacité et la qualité des poursuites judiciaires, afin de réduire le taux de classement sans suite et de lutter contre l’impunité.

« Face à la gravité de la situation, il faut agir rapidement et l’absence de gouvernement ne peut en aucun cas être une excuse »

« Il est également urgent que notre pays se dote d’un Plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes réaliste, contraignant et budgétisé, et qui permettrait notamment aux nombreux·ses parlementaires désireux·ses de saisir à bras le corps cette problématique de proposer des réformes dans un cadre clair et concerté. Face à la gravité de la situation, il faut agir rapidement et l’absence de gouvernement ne peut en aucun cas être une excuse », explique encore Philippe Hensmans.

En mars dernier, un sondage d’Amnesty International et de SOS Viol réalisé par l’institut Dedicated a révélé la persistance des violences sexuelles en Belgique. Il a ainsi été mis notamment en évidence qu’une personne sur deux a été victime de violence sexuelle, que 20 % des femmes et 24 % des jeunes ont déjà subi un viol et que, parmi les personnes victimes de violences sexuelles, au moins 48 % d’entre elles ont été exposées pour la première fois avant leur 19 ans.

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