Communiqué de presse

Angola. Des prisonniers auraient été soumis à d’effroyables violences, d’après une vidéo choquante

Une vidéo dans laquelle on voit, semble-t-il, des gardiens de prison et des pompiers angolais en train de frapper et de fouetter des prisonniers est choquante et doit faire l’objet d’une enquête, a déclaré Amnesty International ce mercredi 28 août 2013.

La vidéo, enregistrée sur un téléphone mobile, apparemment en août, a été diffusée grâce aux médias sociaux et dure 5 minutes et 39 secondes. Elle montre un groupe de prisonniers assis par terre que des agents de la force publique et des pompiers traînent à l’écart un par un, avant de leur asséner des coups de pied et de les frapper avec des bâtons et des courroies en cuir.

Les images semblent avoir été prises dans la prison de Viana, à Luanda, où d’autres vidéos similaires avaient déjà été tournées et rendues publiques précédemment.

« Cette affaire effrayante de mauvais traitements apparemment infligés à des prisonniers, la deuxième en moins d’un an, est le dernier épisode en date d’une série qui témoigne de la brutalité de plus en plus inquiétante des autorités pénitentiaires angolaises », a souligné Muluka-Anne Miti, chercheuse d’Amnesty International sur l’Angola.

En février de cette année, une vidéo tournée avec un téléphone mobile et montrant des gardiens de prison frappant des détenus de cette même prison avait déjà circulé sur les sites des médias sociaux. Elle avait donné lieu à une enquête officielle qui s’était soldée par le renvoi du directeur de la prison et de deux gardiens et par des mesures disciplinaires contre 18 autres fonctionnaires, fin avril.

Le 27 août, le ministère de l’Intérieur, responsable des prisons et de l’application des lois en Angola, a déclaré qu’une commission d’enquête allait ouvrir une information sur cette dernière affaire.

« Étant donné que les faits se sont répétés, il est évident que l’ouverture d’une enquête ne suffit pas dans de pareils cas, a ajouté Muluka-Anne Miti.

« Le ministère de l’Intérieur doit faire savoir clairement à tous les fonctionnaires que ce type de comportement, c’est-à-dire de maltraitance de prisonniers, ne saurait être toléré. Les responsables d’agissements de cette nature doivent faire l’objet non seulement de procédures disciplinaires, mais aussi de poursuites judiciaires. »

Amnesty International exhorte en outre le gouvernement de l’Angola à enquêter sur la participation de pompiers dans les tabassages.

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