ANGOLA. Les militants angolais emprisonnés dans l’affaire de l’attaque contre l’équipe togolaise de football à Cabinda doivent être libérés

ÉFAI - 4 août 2010

Index AI : PRE01/270/2010

Amnesty International a demandé la libération des quatre militants angolais des droits humains illégalement emprisonnés dans l’affaire de l’attaque du car de l’équipe togolaise de football à Cabinda au mois de janvier qui a fait deux morts et plusieurs blessés.

Les quatre hommes, parmi lesquels figurent les prisonniers d’opinion Francisco Luemba et Raul Tati, ont été condamnés par le tribunal provincial de Cabinda à des peines allant de trois à six ans d’emprisonnement pour atteinte à la sûreté de l’État.

« Les autorités angolaises ont utilisé cet attentat meurtrier pour jeter en prison des militants des droits humains qui les ont critiquées par le passé », a déclaré Muluka-Anne Miti, spécialiste de l’Angola à Amnesty International.

« Ces hommes doivent être soit libérés soit inculpés d’infractions prévues par la loi et jugés équitablement. »

Les quatre militants ont été déclarés coupables d’avoir violé l’article 26 de la loi angolaise relative aux atteintes à la sûreté de l’État, qui accorde aux autorités le pouvoir de qualifier n’importe quel acte de crime.

«  Il s’agit là d’un exemple préoccupant d’utilisation à mauvais escient par les autorités de cette loi rédigée en termes vagues. Elles peuvent en effet décider de qualifier de crime n’importe quel acte, même si cet acte n’était pas défini comme tel par la loi au moment où il a été commis. L’article 26 viole clairement le droit international relatif aux droits humains », a expliqué Muluka-Anne Miti.

Francisco Luemba et Raul Tati sont membres de Mpalabanda, une organisation de défense des droits humains maintenant interdite. Les deux hommes critiquent de longue date le gouvernement et le Front de libération de l’État de Cabinda (FLEC), un groupe armé qui lutte pour l’indépendance de l’enclave de Cabinda.

La police les a arrêtés peu après l’attaque du 8 janvier contre l’équipe togolaise de football qui traversait en car la province de Cabinda pour aller participer à la Coupe africaine des nations.

Francisco Luemba et Raul Tati ont été trouvés en possession de documents sur Cabinda et ils avaient peu de temps auparavant assisté à une conférence visant à trouver une issue pacifique à la situation tendue que connaît cette province.

Les deux autres hommes qui ont été condamnés, José Benjamin Fuca et Belchior Lanso Tati, avaient également participé à cette conférence et ils auraient avoué être membres du FLEC.

Francisco Luemba et Raul Tati ont tous deux été condamnés à une peine de cinq ans d’emprisonnement, Belchior Lanso Tati à six ans d’emprisonnement et José Benjamin Fuca à trois ans d’emprisonnement. Amnesty International croit savoir que les quatre hommes vont faire appel de leur condamnation.

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