Angola. La police doit faire preuve de retenue lors des manifestations prochaines

"Les forces de sécurité doivent faire preuve de retenue et permettre aux manifestants d’exercer leur droit à la liberté de réunion pacifique", a déclaré Amnesty International à l’approche des rassemblements prévus le 29 juillet.

Des centaines de manifestants devraient se retrouver sur la place centrale de Luanda afin de réclamer la libération inconditionnelle des prisonniers politiques, bien que la police ait réprimé brutalement des manifestants pacifiques à maintes reprises.

"Ces dernières années, les Angolais qui tentaient d’exercer leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique ont été fréquemment frappés, aspergés de gaz lacrymogène et arrêtés par la police", a déclaré Noel Kututwa, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« Les personnes qui se rassemblent en ce 29 juillet afin de demander la libération des militants détenus pour avoir exprimé pacifiquement leur opposition ne doivent pas être de nouveau victimes d’actes de violence injustifiés ni de manœuvres d’intimidation de la part des forces de sécurité. »

Complément d’information

Des manifestations de solidarité se dérouleront en parallèle dans plusieurs villes du monde, notamment à Lisbonne (Portugal), à Bruxelles (Belgique) et à Berlin (Allemagne).

Le rassemblement organisé à Luanda devrait avoir lieu sur le Largo da Independência le 29 juillet 2015 à 15 heures.

La police angolaise a pour habitude de réprimer la dissidence en ayant recours à la force, à la torture, aux exécutions extrajudiciaires et aux disparitions forcées.

En Angola, les manifestations sont encadrées par la Constitution et la Loi du 11 mai 1991 relative au droit de réunion et de manifestation. L’article 47 de la Constitution angolaise dispose : « Les libertés de réunion et de manifestation pacifique non armée doivent être garanties à tous les citoyens, sans autorisation particulière et aux termes de la loi. » Les droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique sont protégés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, auxquels l’Angola est partie.

Le 3 octobre 2014, une manifestation en faveur de la liberté d’expression organisée à Luanda n’a duré que cinq minutes, la police étant intervenue pour y mettre fin.

Le 14 mars 2015, Jose Marcos Mavungo, un défenseur des droits humains, a été arrêté arbitrairement pour sédition parce qu’il préparait une manifestation. Il est toujours détenu.

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