Communiqué de presse

L’annulation de la visite de l’ONU montre que Bahreïn ne prend pas les droits humains au sérieux

Bahreïn ne prend manifestement pas au sérieux la mise en œuvre de réformes en matière de droits humains, a déclaré Amnesty International mercredi 24 avril après que le royaume du Golfe eut annulé pour la deuxième fois la visite programmée du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture.

Ce dernier, Juan Mendez, s’est dit « profondément déçu  » que Bahreïn ait reporté cette visite prévue pour le mois prochain en prétextant le retard pris dans le cadre du « dialogue national en cours ».

Les autorités bahreïnites avaient déjà annulé la venue de Juan Mendez en février 2012 en avançant que le pays faisait « encore l’objet d’importantes réformes ».

« Cette dernière annulation montre clairement que Bahreïn ne prend pas au sérieux la mise en œuvre de réformes relatives aux droits humains. Les autorités répètent le refrain de la réforme afin de créer un écran de fumée, alors qu’en réalité elles n’ont procédé à aucun changement  », a souligné Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

«  Il n’y a pas de réforme à Bahreïn, seulement des violations des droits humains qui continuent de plus belle. »

Le report de la visite survient sur fond d’affrontements entre manifestants et forces de sécurité, qui se sont multipliés juste avant la tenue du Grand Prix de Formule 1 controversé du weekend dernier.

« C’est la deuxième fois que ma visite est reportée au dernier moment. Les autorités semblent voir ma venue comme un obstacle plutôt que comme un facteur positif pour le processus de réforme », a déploré Juan Mendez.

Cet expert indépendant avait précédemment exhorté Bahreïn à respecter ses engagements pris dans le cadre du processus de l’Examen périodique universel effectué par les Nations unies en septembre 2012.

Ceux-ci concernaient la libération de personnes emprisonnées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, et l’ouverture d’enquêtes sur les actes de torture et autres formes de mauvais traitements dont auraient été victimes des personnes arrêtées à la suite de manifestations antigouvernementales.

Amnesty International continue à demander que justice soit véritablement rendue et que l’obligation de rendre des comptes soit respectée à Bahreïn.

«  Le gouvernement bahreïnite doit immédiatement libérer l’ensemble des prisonniers d’opinion et mener des enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes sur les allégations de torture  », a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui.

« Il doit par ailleurs traduire en justice toute personne, quel que soit son rang hiérarchique, ayant commis ou ordonné des violations, et s’abstenir de recourir de nouveau à une force injustifiée et excessive contre les manifestants.  »

« Les alliés de Bahreïn ont beaucoup trop volontiers accepté ce simulacre de réforme et maintenu le statu quo. L’annulation de cette visite signifie qu’il n’est plus possible de faire semblant.  »

Lors de la dernière session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, 43 États ont critiqué les violations des droits humains persistantes à Bahreïn.

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