Le 11 mai, les défenseur·e·s des droits humains et militant·e·s saoudiens qui ont élaboré [1] la feuille de route A People’s Vision for Reform in Saudi Arabia [2] (« Une vision du peuple pour la réforme en Arabie saoudite »), ont organisé un événement public réclamant le respect des droits humains et de l’état de droit en Arabie saoudite. Les détracteurs du gouvernement et les défenseur·e·s en exil qui dénoncent les violations commises par le pays et défendent les droits humains sont bien souvent la cible d’actes de représailles [3].
« Au péril de leur vie, des Saoudiennes et Saoudiens courageux proposent une vision de la réforme qui donne la priorité au respect des droits humains, a déclaré Joey Shea, chercheuse sur l’Arabie saoudite à Human Rights Watch. Le gouvernement saoudien doit prêter l’oreille à ces revendications. »
En novembre 2020, des défenseur·e·s des droits humains, militant·e·s et intellectuel·le·s saoudiens de premier plan ont publié pour la première fois un document intitulé A People’s Vision for Reform in Saudi Arabia, qui présente une « vision du peuple pour la réforme en Arabie saoudite, centrée sur les droits humains et la justice sociale en tant que principaux jalons de la réforme ». Cette vision énonce 13 principes devant servir de fondement à une Arabie saoudite respectueuse des droits, notamment la libération de tous les prisonniers politiques, le respect des droits à la liberté d’expression et d’association, la protection des droits des femmes et la fin de la discrimination religieuse.
Au péril de leur vie, des Saoudiennes et Saoudiens courageux proposent une vision de la réforme qui donne la priorité au respect des droits humains
Le prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane préside à l’une des répressions les plus sévères de l’histoire du pays. Human Rights Watch et Amnesty International ont recueilli des informations sur une série de violations flagrantes des droits humains en Arabie saoudite, notamment la répression [4] généralisée de la société civile indépendante, les arrestations arbitraires de dissident·e·s pacifiques, d’intellectuel·le·s et de défenseur·e·s et militant·e·s des droits humains, et la condamnation [5] de simples citoyens à de lourdes peines de prison, parfois de plusieurs décennies, pour des publications sur les réseaux sociaux.
Amnesty International exprime sa solidarité avec les Saoudiennes et Saoudiens qui militent en faveur du respect des droits humains, dans le pays comme à l’étranger
D’autres préoccupations se rapportent aux pratiques abusives dans les centres de détention, notamment la torture [6] et les mauvais traitements, aux exécutions massives de prisonniers à l’issue de procès iniques et aux frappes aériennes [7] illégales qui ont fait des milliers de morts et de blessés parmi la population civile au Yémen.
« Amnesty International exprime sa solidarité avec les Saoudiennes et Saoudiens qui militent en faveur du respect des droits humains, dans le pays comme à l’étranger, a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International. Les autorités doivent reconnaître le rôle crucial que joue la société civile dans les prises de décision publiques et dans la promotion et la protection des droits fondamentaux. Elles doivent permettre aux défenseur·e·s, militant·e·s, dissident·e·s et ONG de participer activement aux décisions concernant la réforme des droits humains dans le pays. »