« Le lancement d’un championnat féminin de football en Arabie saoudite est sans aucun doute une mesure qui sera bien accueillie par les citoyens saoudiens. Cependant, comme d’autres réformes concernant les femmes dans le royaume, il vient également rappeler la terrible situation des femmes et des hommes qui ont justement lutté pour obtenir ce changement, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
« Au cours des derniers mois, les autorités saoudiennes se sont efforcées de blanchir leur réputation en utilisant le prestige du sport comme outil de communication afin de redorer leur image internationale, notamment après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
« Cette volonté affichée d’améliorer la situation globale des femmes en Arabie saoudite ne peut être saluée que si elle va de pair avec l’inclusion des personnes courageuses qui se sont battues pendant des décennies pour ce changement. Or, celles-ci sont toujours soumises à la répression en étant emprisonnées et en cours de jugement, tandis que les responsables de leur supplice en détention restent libres.
« Si le prince héritier Mohammad bin Salman était sincère au sujet des droits des femmes, il libérerait immédiatement et sans condition toutes les personnes encore détenues pour avoir défendu pacifiquement les droits humains. »
Complément d’information
La fédération saoudienne « Sports For All » (Sport pour tous) a annoncé le 24 février la création du championnat féminin de football, en soulignant qu’elle « favorisera la participation des femmes dans le sport au niveau local et apportera une meilleure reconnaissance des prouesses sportives des femmes ».