« Le simple fait que Waleed Abu al Khair se trouve derrière les barreaux, qui plus est pour purger une peine de 15 ans, est scandaleux. Il est incarcéré pour de fausses accusations liées au terrorisme uniquement parce qu’il a exercé ses droits à la liberté d’expression et défendu les droits humains. Il compte parmi de nombreux hommes et femmes sanctionnés en Arabie saoudite parce qu’ils se mobilisent en faveur des droits de leurs concitoyens, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
« L’Arabie saoudite vient d’endosser la présidence du G20 et, alors qu’elle débute son mandat, elle lui ferait honneur en traduisant ses paroles en actes. Elle ne peut se targuer sur la scène internationale de s’engager sur la voie des réformes, tout en continuant à l’intérieur du royaume à traiter ses citoyens de la sorte.
« Nous engageons les autorités saoudiennes à faire en sorte que Waleed Abu al Khair soit protégé contre toute forme de torture ou de mauvais traitements. Il doit être autorisé à entrer en contact avec son avocat et sa famille et bénéficier sans attendre des soins médicaux dont il pourrait avoir besoin. Nous demandons sans relâche la libération immédiate et inconditionnelle de Waleed Abu al Khair et de tous les prisonniers d’opinion actuellement incarcérés dans les geôles saoudiennes. »
Complément d’information
Waleed Abu al Khair est un avocat et défenseur des droits humains qui a assuré la défense de nombreuses victimes de violations des droits humains, ainsi que d’autres défenseurs, notamment Raif Badawi, blogueur saoudien bien connu condamné en juillet 2013 à sept ans de prison et 600 coups de fouet. Waleed Abu al Khair a été condamné en 2014 à 15 ans de prison, peine suivie d’une interdiction de sortie du territoire pendant 15 ans et assortie d’une amende de 48 000 euros. Il a été déclaré coupable entre autres d’avoir « désobéi au souverain et cherché à lui ôter sa légitimité », « insulté le pouvoir judiciaire et remis en cause l’intégrité des juges », « créé une organisation non autorisée », « nui à la réputation de l’État en communiquant avec des organisations internationales » et « rédigé, enregistré et envoyé des informations troublant l’ordre public ».