Des dizaines de milliers de personnes ont en effet rejoint des rassemblements pacifiques dans tout le pays, le leader de l’opposition Nikol Pachinian n’ayant pas réussi à se faire élire par le Parlement au poste de Premier ministre par intérim le 1er mai.
« Aujourd’hui, Erevan et une grande partie de l’Arménie sont paralysés. Des manifestants pacifiques bloquent les routes principales avec des voitures, des chaises et des poubelles, et les employés de l’aéroport et du métro se sont mis en grève, en solidarité avec le mouvement de protestation », a déclaré Levan Asatiani, chargé d’action sur l’Europe et l’Asie centrale à Amnesty International, qui se trouve à Erevan.
« Pourtant, malgré le climat politique tendu, les manifestations restent non violentes et bien organisées, et il règne une ambiance de liesse. La police maintient une présence sporadique et n’interfère pas dans les activités pacifiques des manifestants ».
« Il est important que les autorités continuent de favoriser le droit de chaque citoyen de manifester et d’exprimer ses opinions. Dans cette période de soulèvement politique pour l’Arménie, la priorité est de faire en sorte que toutes les voix soient entendues. »
Dans la soirée du 1er mai, Nikol Pachinian a appelé à la « désobéissance civile » pacifique, après que les membres du parti au pouvoir, le Parti républicain, ont bloqué sa proposition de remplacer le Premier ministre Serge Sarkissian, qui a démissionné la semaine dernière.
Certains manifestants pacifiques qui ont pris part à des manifestations antigouvernementales au mois d’avril ont déclaré à Amnesty International qu’ils avaient été frappés et détenus de manière arbitraire par la police, à titre de sanction pour leur dissidence.