Les arrestations et mesures de harcèlement visant les réfugiés afghans au Pakistan doivent cesser

Des détentions arbitraires et d’actes de harcèlement sont infligés par les forces de l’ordre à Islamabad, au Pakistan à des réfugié·e·s et demandeurs·euses d’asile afghans.

« Les descentes de police nocturnes, le harcèlement et la détention arbitraire visant des centaines de réfugié·e·s afghans, dont des femmes et des enfants, dans la capitale s’inscrivent dans le cadre d’une politique discriminatoire plus large à l’encontre des Afghan·e·s dans le pays.
L’obligation faite à tous les réfugié·e·s afghans à Islamabad d’obtenir un certificat de non-objection représente une charge financière importante, qui vient s’ajouter aux exigences en matière de documents administratifs. Le gouvernement pakistanais a adopté à plusieurs reprises et de manière arbitraire des politiques qui augmentent leur précarité dans le pays, ce qui a conduit des milliers d’entre eux à retourner en Afghanistan au cours des 15 derniers mois ; cette dernière mesure met en danger une population déjà fragilisée, a déclaré Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International.

« Ces mesures prises par les autorités pakistanaises sont par nature générales et discrétionnaires : ainsi, des réfugié·e·s sont harcelés et placés en détention, même lorsqu’ils sont en possession de documents et de visas valides. Tous les réfugiés et demandeurs d’asile, quel que soit leur statut au niveau des papiers, ont droit à une procédure régulière et à une protection contre le renvoi forcé, conformément au droit international relatif aux droits humains.

« Amnesty International engage le Pakistan à respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international, notamment le principe de non-refoulement. Il doit prendre des mesures immédiates afin de garantir la libération de toutes les personnes détenues et abandonner sans attendre la politique les obligeant à obtenir un certificat de non-objection. »

Complément d’information

Le Comité d’action conjoint pour les réfugiés a signalé que plus de 800 Afghan·e·s ont été arrêtés à Islamabad depuis le 1er janvier 2025. Auparavant, le ministre de l’Intérieur Mohsin Naqvi avait annoncé qu’aucun ressortissant afghan ne serait autorisé à séjourner dans la capitale, Islamabad, sans un certificat de « non-objection ». Cette annonce faisait suite aux manifestations organisées à Islamabad par le Mouvement du Pakistan pour la Justice (Tehreek-e-Insaf, PTI), les 26 et 27 novembre, au cours desquelles les forces de sécurité ont fait un usage illégal de la force qui a entraîné une dizaine de morts. Depuis les manifestations, la police de la capitale aurait établi un profilage racial des Pachtounes, ce qui a entraîné des arrestations arbitraires d’Afghans et de personnes originaires de la province de Khyber Pakhtunkhwa vivant à Islamabad.

En octobre 2023, le gouvernement pakistanais a dévoilé son plan de rapatriement des étrangers en situation irrégulière, dont la phase 1 prévoyait un délai de 30 jours pour que les réfugiés afghans « sans papiers » quittent le pays sous peine d’être expulsés. Depuis lors, 783 918 personnes sont retournées https://pakistan.iom.int/sites/g/files/tmzbdl1121/files/documents/2024-12/unhcr-iom-flash-update-33.pdf en Afghanistan. Amnesty International a demandé à plusieurs reprises https://amnesty.org/fr/documents/asa33/7362/2023/en/ aux autorités pakistanaises de revenir sur leur décision à la lumière de leurs obligations internationales en matière de droits humains et de protéger les réfugiés afghans contre la détention arbitraire et le harcèlement. En avril 2024, le Pakistan a annoncé son intention de démarrer la phase 2 de son plan et d’expulser les détenteurs de la carte de citoyen afghan (ACC), mais cette mesure n’a pas encore été pleinement mise en œuvre.

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