En amont de sa visite, elle a déclaré : « Les conflits armés, les pénuries alimentaires, les inégalités croissantes et l’urgence climatique de plus en plus pressante mettent à l’épreuve l’efficacité de la communauté internationale comme jamais auparavant. Partout où se tournent nos regards, les preuves des échecs du passé sont là : des civil·e·s, de l’Ukraine à l’Éthiopie, meurent par milliers alors que des auteurs de crimes de guerre sont en liberté, les inondations touchent d’immenses étendues du Pakistan et des millions de personnes dans le monde sont au bord de la famine.
« Au lieu d’atténuer les souffrances causées par les conflits, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont laissé l’utilisation abusive du droit de veto les exacerber. Cette trahison du mandat du Conseil de sécurité illustre l’incapacité des Nations unies à s’élever au-dessus de la politique et des intérêts nationaux. Cette semaine, il faut une action audacieuse et coordonnée des États membres de l’ONU, qui doivent faire preuve d’un leadership international et se montrer à la hauteur des principes fondateurs de l’ONU. Les problèmes mondiaux de l’ampleur de ceux que nous connaissons aujourd’hui appellent des solutions mondiales. »
Durant son séjour à New York, Agnès Callamard appellera les États membres de l’ONU à ouvrir des voies vers l’obligation de rendre des comptes pour les violations incluant :
• Les violations du droit international humanitaire et les crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine ;
• les crimes de guerre et les violations qui peuvent s’apparenter à des crimes contre l’humanité commis par les parties au conflit dans le nord de l’Éthiopie et par leurs alliés ;
• la campagne d’atrocités que mène actuellement l’armée du Myanmar dans l’État d’Arakan, ainsi que sa répression brutale de l’opposition au coup d’État de 2021.
Agnès Callamard appellera également les États membres de l’ONU à :
• résister aux efforts déployés pour étouffer les tentatives d’amener les autorités israéliennes à rendre des comptes pour le régime d’apartheid infligé aux Palestinien·ne·s ;
• s’occuper des situations humanitaires terribles au Yémen, au Myanmar et en Syrie ;
• mener une action coordonnée afin d’aider les pays les plus impactés par les effets croissants de l’urgence climatique ;
• s’attaquer aux inégalités structurelles par des politiques et des actions fondées sur les droits, inclusives et équitables, notamment en renforçant la coopération sur la réforme fiscale mondiale et en accordant un allégement urgent et durable de la dette aux pays aux plus faibles revenus.
Au début du mois, Volker Türk a été nommé au poste de haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. À la veille de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Amnesty International l’a de nouveau appelé à remplir son mandat en étant un ardent défenseur des droits humains, en ayant le courage et les principes nécessaires pour tenir tête aux grandes puissances et en résistant aux pressions politiques. Il doit également soutenir le rôle de la société civile s’agissant d’informer et d’élaborer les positions et les réponses de la communauté internationale en matière de droits humains.
Complément d’information
La 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies s’est ouverte mardi 13 septembre 2022