« L’arrestation de Rufat Safarov sur la base de fausses accusations de fraude et de hooliganisme est un nouvel exemple flagrant des efforts incessants des autorités azerbaïdjanaises pour réduire au silence les voix dissidentes dans le pays. La détention arbitraire de Rufat Safarov vise à saper le travail des défenseurs des droits humains, à entraver la surveillance de la situation des droits humains dans le pays et à intimider toute personne qui ose tenir tête aux autorités. Ce n’est pas une coïncidence si elle a eu lieu dès que l’attention internationale liée à la COP29 s’est éloignée de l’Azerbaïdjan, a déclaré la directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International, Marie Struthers.
« Les autorités azerbaïdjanaises doivent immédiatement libérer Rufat Safarov, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains. Elles doivent respecter, protéger, promouvoir et concrétiser les droits humains de toutes les personnes dans le pays, notamment les droits à la liberté d’expression et d’association. La persécution des défenseurs des droits humains et des détracteurs du gouvernement érode les principes de justice et porte atteinte aux normes internationales en matière de droits humains. »
Complément d’information
Rufat Safarov, éminent défenseur des droits humains, a été arrêté dans la soirée du 3 décembre. Il a été inculpé au titre des articles 178.3.2 (« fraude à grande échelle ») et 221.1 (« hooliganisme ») du Code pénal azerbaïdjanais. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. Il a déjà été condamné en 2015 à une peine de neuf ans de prison, sur la base d’accusations visiblement forgées de toutes pièces, après avoir critiqué publiquement le gouvernement. À l’époque enquêteur au sein du parquet du district de Zardab, il a démissionné de ses fonctions et rejoint l’opposition. Il a été gracié et libéré en 2019.
L’arrestation de Rufat Safarov s’inscrit dans une intensification de la répression exercée contre les militant·e·s et les personnes critiquant les autorités en Azerbaïdjan, notamment illustrée par la détention arbitraire d’Anar Mammadli et de Gubad Ibadoghlu.