« Tofig Yagublu est la cible depuis des années de persécutions et de mauvais traitements de la part des autorités azerbaïdjanaises. Cette fois, ce n’est pas juste sa liberté qui est en jeu, mais sa santé et sa vie. Son état de santé se dégrade fortement, et chaque jour compte, a déclaré Marie Struthers, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.
« Les autorités azerbaïdjanaises doivent libérer immédiatement et sans conditions Tofig Yagublu, qui est emprisonné uniquement pour avoir critiqué ouvertement le gouvernement, et doivent lui permettre d’accéder de toute urgence à tous les services de santé nécessaires. »
Complément d’information
Le 10 mars 2025, le tribunal de Bakou chargé des infractions graves a condamné Tofig Yagublu, membre de premier plan du Parti de l’égalité (un parti d’opposition) et du Conseil national des forces démocratiques, à neuf ans d’emprisonnement pour « fraude ayant entraîné un préjudice important » et « falsification de documents ». Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion.
Tofig Yagublu est depuis longtemps dans le viseur des autorités azerbaïdjanaises. Il a été arrêté arbitrairement à de multiples reprises et a été condamné à des peines d’emprisonnement dans trois affaires distinctes, sur la base de diverses accusations motivées par des considérations politiques. Il est en grève de la faim depuis le 1er avril pour protester contre sa dernière condamnation à neuf ans de prison. Il a déclaré : « Je vais être libéré à 75 ans, est-ce que c’est une vie ? Si ce n’est [pas une vie], alors je préfère mourir avant. »
Selon sa famille, la santé de Tofig Yagublu, déjà affaiblie par des années de persécutions, de détention et de mauvais traitements, se détériore très vite. Son avocat, qui lui a rendu visite récemment, a déclaré qu’il était très faible et pâle, qu’il perdait rapidement du poids et qu’il avait du mal à marcher. La santé de Tofig Yagublu a semble-t-il été altérée par les mauvais traitements auxquels il a été soumis pendant sa précédente détention. Il souffre d’asthme chronique, qui s’aggrave en raison des mauvaises conditions de détention et du manque de soins médicaux appropriés. Son avocat a réclamé qu’il bénéficie d’un examen médical indépendant mais sa demande est pour l’instant restée lettre morte.