« Cette dernière arrestation de Tofig Yagublu n’est rien de plus qu’une attaque cautionnée par l’État contre les détracteurs du gouvernement et les libertés fondamentales en Azerbaïdjan. Elle adresse un message inquiétant à ceux qui osent protester contre le pouvoir : ils risquent d’être arrêtés, voire passés à tabac, a déclaré Natalia Nozadze, chercheuse sur le Caucase du Sud à Amnesty International.
« Les autorités se servent de la pandémie de COVID-19 comme d’un prétexte pour piétiner les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Elles peuvent imposer des restrictions, uniquement si celles-ci sont nécessaires, proportionnées et ne limitent pas arbitrairement les droits des citoyens azerbaïdjanais.
« Elles doivent cesser de s’en prendre aux opposant·e·s politiques et respecter les droits de tous en Azerbaïdjan. »
Les autorités se servent de la pandémie de COVID-19 comme d’un prétexte pour piétiner les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique
Complément d’information
Le 15 décembre, Tofig Yagublu a été arrêté avec d’autres manifestant·e·s descendus dans les rues du centre de Bakou pour réclamer la libération du militant politique incarcéré Saleh Rustamli. La police a encerclé les manifestant·e·s et les a traînés jusqu’à des fourgons de police dès qu’ils se sont mis à scander des slogans appelant à libérer ce militant. Tofig Yagublu et d’autres manifestant·e·s ont été condamnés à une amende, avant d’être libérés.
Deux semaines auparavant, le 1er décembre, Tofig Yagublu a été détenu et menotté par des policiers, qui lui ont ensuite mis un sac plastique sur la tête et l’ont roué de coups au poste. Il a accordé une interview vidéo le lendemain, et l’on pouvait voir qu’il avait des contusions et les yeux gonflés.
Tofig Yagublu est un opposant politique au président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. En septembre 2020, il a été condamné à quatre ans et trois mois de prison pour des accusations forgées de toutes pièces. En juillet 2021, il a bénéficié d’une libération conditionnelle assortie d’une période de mise à l’épreuve de deux ans et demi.