Azerbaïdjan : il faut respecter la liberté d’expression

Par Max Tucker, chargé d’action sur le Caucase du Sud et l’Ukraine à Amnesty International

Il y a un an, plusieurs manifestations pacifiques contre la répression gouvernementale en Azerbaïdjan se sont heurtées à la force brute des autorités. Le tour de vis qui s’en est suivi a débouché sur l’incarcération de 17 militants et figures politiques, dont 14 se trouvent toujours derrière les barreaux.

Peu après, le 14 mai, la chanson Running Scared, présentée par l’Azerbaïdjan dans le cadre de l’Eurovision, a remporté le concours, donnant à l’Azerbaïdjan le droit d’accueillir l’édition 2012.

Cela est doublement ironique.

Tout d’abord, le concours Eurovision de la chanson célèbre la libre expression, et l’Union européenne de radio-télévision, qui organise cette manifestation, affirme défendre la liberté des médias. L’Azerbaïdjan offre pourtant l’un des pires environnements pour la liberté des médias et la liberté d’expression en Europe.

En outre, le titre de la chanson ayant concouru pour l’Azerbaïdjan, Running Scared [courir la peur au ventre], reflète parfaitement ce dont nous avons été témoins lorsque nous nous étions rendus dans le pays quelques semaines auparavant : des dizaines de manifestants pacifiques fuyant alors qu’ils étaient poursuivis par des policiers aux méthodes brutales.

Les organisateurs de l’Eurovision ont obtenu du Premier ministre azerbaïdjanais la promesse que la liberté de la presse serait garantie pendant le concours – une promesse insignifiante pour les Azéris ordinaires qui luttent pour s’exprimer librement et vivent dans un climat de peur depuis 20 ans.

Des porte-paroles de l’Eurovision ont balayé les inquiétudes exprimées par les groupes de défense des droits humains, les qualifiant de « politiques » et estimant donc qu’elles ne sont pas de leur ressort. Nous pensons que lorsque les droits fondamentaux d’un être humain sont bafoués, quel que soit le pays concerné, cela devrait préoccuper tout le monde.

Le gouvernement azerbaïdjanais a dépensé des millions d’euros pour se préparer à accueillir l’Eurovision 2012, et il souhaite vivement que cet événement soit un succès. C’est donc pour l’Union européenne de radio-télévision l’occasion de demander au gouvernement plus qu’un cessez-le-feu dans le cadre de la campagne de celui-ci contre la liberté d’expression.

Nous engageons tous les partisans de la liberté de parole à contacter les organisateurs de l’Eurovision et à leur demander de réclamer des mesures, pas seulement des discours, au gouvernement azerbaïdjanais. Nous aimerions voir l’Union européenne de radio-télévision appeler publiquement à la libération des 14 prisonniers d’opinion, et dénoncer les persécutions visant ceux qui critiquent le gouvernement.

Exercez votre droit à la liberté d’expression !

Twitter : Envoyez les tweets suivants à l’Eurovision et au président Aliyev :
#Eurovision celebrates free expression. @Eurovision must demand @presidentaz for free expression for all in #Azerbaijan

Hey @Eurovision – ask @presidentaz for the release of 14 peaceful protesters in #Eurovision host #Azerbaijan

Tell @Eurovision – this isn’t politics, it’s basic human rights. #freeaznow
Join me on the #freeaznow campaign for free expression in #Azerbaijan. Find out how here

Facebook : Publiez un message sur le mur du président afin de lui demander de libérer les 14 prisonniers d’opinion incarcérés depuis l’an dernier :

Demandez aux organisateurs de l’Eurovision de réclamer que le président libère ces 14 prisonniers d’opinion :
Prenez connaissance de notre action en ligne sur l’Eurovision et l’Azerbaïdjan, notamment de la liste des musiciens soutenant l’initiative, et faites suivre :

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