Communiqué de presse

Azerbaïdjan. L’enquête sur l’homicide d’un journaliste doit être impartiale, indépendante et efficace

L’annonce par le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, lundi 10 août, selon laquelle il compterait « superviser personnellement » l’enquête sur l’homicide du journaliste Rasim Aliyev [sans lien de parenté avec le président], battu à mort, a peu de chances de se traduire par des résultats concrets en matière de justice, a déclaré Amnesty International.

« Cela fait bien trop longtemps que les journalistes azerbaïdjanais sont la cible de persécutions et de violentes attaques telles que celle-ci. Bien souvent, dans les affaires d’homicides, les coupables ne sont jamais visés par des poursuites ni traduits en justice, malgré les promesses cyniques d’enquêtes impartiales  », a déclaré Natalia Nozadze, spécialiste de l’Azerbaïdjan au sein d’Amnesty International.

En 2005, le président avait également annoncé qu’il « superviserait personnellement » l’enquête sur l’homicide du journaliste Elmar Huseynov. L’affaire n’a jamais été résolue.

« Le gouvernement d’Ilham Aliyev doit veiller à ce qu’une enquête véritablement exhaustive, indépendante et impartiale soit immédiatement menée sur la mort de Rasim Aliyev. En Azerbaïdjan, la liberté d’expression est déjà sous assistance respiratoire. Les autorités doivent sans délai prendre des mesures destinées à protéger les journalistes en situation de risque si elles ne veulent pas voir cette liberté disparaître », a déclaré Natalia Nozadze.

Rasim Aliyev est décédé dans un hôpital de Bakou dimanche 9 août après avoir été roué de coups par six hommes, en plein jour, la veille. Le journaliste avait publié sur Facebook un message critiquant le comportement d’un joueur azerbaïdjanais lors d’un match de football qui s’est déroulé à Chypre.

À la suite de cette publication, un homme qui s’est présenté comme le cousin du footballeur a téléphoné au journaliste pour se plaindre du message, puis l’a rappelé et lui a présenté des excuses. L’homme a proposé qu’ils se rencontrent pour discuter. C’est en se rendant à ce rendez-vous que Rasim Aliyev a été agressé, alors qu’il descendait de sa voiture.

Rasim Aliyev avait à plusieurs reprises été soumis à des mauvais traitements par la police en 2013. Il avait notamment été frappé au visage par un policier alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition et portait son badge de presse.

Rasim Aliyev était un reporter indépendant qui avait auparavant travaillé pour l’Institut pour la liberté et la sécurité des reporters (IRFS), un groupe de veille médiatique de premier plan en Azerbaïdjan. En 2013, une descente de police a été organisée dans les locaux de l’IRFS et le groupe a été contraint à la fermeture à la suite du gel de ses comptes bancaires et de la campagne de persécution dont a été victime son fondateur et directeur, Emin Huseynov.

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