« Les autorités de l’Azerbaïdjan doivent immédiatement réexaminer la condamnation de Tofig Yagoublou à une peine d’emprisonnement, en vue de le libérer sans délai et sans condition. Tofig Yagoublou est un prisonnier d’opinion et sa condamnation illustre une nouvelle fois la répression de l’opposition politique et de la liberté d’expression par les autorités azerbaïdjanaises, a déclaré Natalia Nozadze, chercheuse sur le Caucase du Sud à Amnesty International.
« Tofig Yagoublou est harcelé depuis de nombreuses années parce qu’il ose s’opposer au régime du président Ilham Aliyev. Sa santé a été fragilisée par sa précédente peine de prison et il risque aujourd’hui de contracter le COVID-19. En mars, Ilham Aliyev a prononcé un discours incendiaire dans lequel il a proposé d’« isoler » les dirigeants de l’opposition pour empêcher la propagation du virus, ce qui montre bien combien la condamnation de Tofig Yagoublou est motivée par des considérations politiques, et plusieurs dizaines de dirigeants et militants de l’opposition ont été arrêtés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. »
« Les autorités de l’Azerbaïdjan doivent immédiatement réexaminer la condamnation de Tofig Yagoublou à une peine d’emprisonnement, en vue de le libérer sans délai et sans condition. Tofig Yagoublou est un prisonnier d’opinion et sa condamnation illustre une nouvelle fois la répression de l’opposition politique et de la liberté d’expression par les autorités azerbaïdjanaises. »
Complément d’information
Le 3 septembre, un tribunal de Bakou a condamné Tofig Yagoublou, le vice-président du Parti de l’égalité (Musavat, une formation de l’opposition), à quatre ans et trois mois d’emprisonnement pour « houliganisme ». Selon le parquet, Tofig Yagoublou aurait agressé physiquement un couple marié à la suite d’un accident de voiture. Amnesty International pense que cette accusation est fausse. Il a été arrêté le 22 mars et demeure détenu depuis.
Tofig Yagoublou est un opposant politique de longue date au président Ilham Aliyev. Il a été arrêté une première fois en 2013 et condamné à quatre ans d’emprisonnement pour « incitation à des violences de grande ampleur ». Le 5 novembre 2015, la Cour européenne des droits de l’homme a statué qu’en privant Tofig Yagoublou de sa liberté en l’absence de soupçons raisonnables d’infraction pénale, l’Azerbaïdjan avait violé ses droits. En mars 2016, il a été libéré à la faveur d’une grâce présidentielle.