Azerbaïdjan. La police use de violence pour disperser des rassemblements pacifiques à l’approche de l’Eurovision

Les autorités azerbaïdjanaises doivent veiller sans délai à ce que la police ne recoure pas à la violence en vue d’éradiquer la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International après que la police a dispersé deux rassemblements pacifiques dans la capitale Bakou lundi 14 mai.

Selon des militants locaux, les membres des partis de l’opposition étaient particulièrement pris pour cibles lors des deux rassemblements qui ont eu lieu à Bakou, autour du jardin Sabir et devant les bureaux de la municipalité.

Sur des images vidéos indépendantes, on peut voir des policiers passer à tabac des manifestants alors qu’ils les embarquent.

Près de 300 manifestants ont pris part à ces rassemblements non autorisés afin de réclamer la libération des prisonniers politiques, alors que l’Azerbaïdjan s’apprête à accueillir le concours Eurovision de la chanson du 22 au 26 mai.

Dans quelques semaines, les paillettes et le glamour de l’Eurovision seront au rendez-vous. Pourtant, l’attention des médias internationaux que suscitera cette compétition ne semble pas avoir d’effet dissuasif sur la police de Bakou, qui continue d’utiliser la force brutale pour réprimer les manifestations pacifiques, a indiqué John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Amnesty International demande une nouvelle fois aux organisateurs de l’Eurovision de condamner franchement cette répression inacceptable de la liberté d’expression en Azerbaïdjan.

« Les autorités azerbaïdjanaises doivent prendre immédiatement des mesures afin de lever les interdictions visant les manifestations publiques dans le centre de Bakou et de traduire en justice tous les responsables présumés de violences policières. »

Avant que les manifestations du 14 mai ne débutent, la police a encerclé le secteur et tenté de stopper les militants près de la station de métro Icheri Sheher.

Abulfaz Gurbanly, l’un des organisateurs de la manifestation et dirigeant du Comité des jeunes du Parti du front populaire d’Azerbaïdjan (PFPA), parti d’opposition, a raconté à Amnesty International que les manifestants s’étaient rassemblés pour « réclamer la liberté de réunion et la libération de tous les prisonniers politiques ».

Au cours des derniers mois, les autorités de la ville de Bakou ont autorisé certaines manifestations, tout en maintenant l’interdiction imposée aux partis d’opposition d’organiser des rassemblements dans le centre de la ville, reléguant ces événements en lointaine périphérie.
Abulfaz Gurbanly et 17 autres militants ont été arrêtés le 14 mai avant d’être retenus dans deux différents postes du district de Sabail.

Dix d’entre eux ont été conduits à l’ouest de la ville, dans la réserve de Gobustan, et libérés après avoir été mis en garde oralement, tandis que les huit autres se sont vus notifier des avertissements écrits avant d’être relâchés.

Par ailleurs, la police a arrêté pour une courte période un groupe de 10 militantes lors des rassemblements et les a éloignées du site avant de les libérer dans le quartier du jardin Akhundov, à Bakou.

D’après le témoignage d’Abulfaz Gurbanly, les policiers ont frappé et usé de violence lorsqu’ils ont dispersé les manifestants pacifiques. Il a expliqué qu’ils l’avaient roué de coups de poing et l’avaient tiré par les cheveux lors de son arrestation.

Des vidéos indépendantes filmées lors des manifestations et postées sur YouTube montrent des policiers en uniforme bousculant, rouant de coups de pied et de poing des manifestants pacifiques, qui crient « liberté » (Azadliq) alors qu’ils se font embarquer.

« La répression contre ces manifestations pacifiques illustre parfaitement, hélas, l’attitude des autorités azerbaïdjanaises envers la liberté d’expression. Il convient d’y remédier en garantissant que les responsables présumés soient déférés à la justice dans les meilleurs délais », a souligné John Dalhuisen.

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