COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Azerbaïdjan. Un journaliste incarcéré a été gracié

La libération de l’éminent rédacteur en chef Eynoulla Fatoullaïev, le 26 mai, est un pas dans la bonne direction pour la liberté d’expression en Azerbaïdjan, a déclaré Amnesty International jeudi 26 mai.

Il a bénéficié d’une mesure de grâce présidentielle et se trouve désormais chez lui, avec sa famille.

Amnesty International a mené une campagne internationale en faveur de sa libération et l’a adopté comme prisonnier d’opinion après qu’il a été arrêté et emprisonné en 2007 sur la base d’accusations forgées de toutes pièces de terrorisme et de diffamation.

« Nous nous réjouissons de la grâce accordée à Eynoulla Fatoullaïev et de sa libération, mais exhortons les autorités azerbaïdjanaises à annuler ses condamnations, a déclaré John Dalhuisen, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Tout en célébrant la libération d’Eynoulla Fatoullaïev, nous ne devons pas oublier que bien d’autres personnes sont toujours incarcérées dans les prisons azerbaïdjanaises sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, au seul motif qu’elles ont critiqué les autorités. Nous demandons la libération de tous les prisonniers d’opinion en Azerbaïdjan et la fin de la répression qui s’est abattue récemment sur les voix dissidentes s’exprimant dans la rue ou sur la toile. »

Eynoulla Fatoullaïev a été condamné pour diffamation après avoir écrit deux articles contestant le bilan officiel du massacre de civils azerbaïdjanais perpétré dans la ville de Khojaly en 1992, durant le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la région du Haut-Karabakh.

Il a plus tard été inculpé de terrorisme pour avoir publié un article critiquant certaines décisions de politique étrangère prises par le gouvernement.

Lorsque la Cour européenne des droits de l’homme a engagé les autorités azerbaïdjanaises à le libérer en 2010, celles-ci ont prononcé à son encontre une nouvelle condamnation à deux ans et demi de prison, sur la foi d’accusations de possession de stupéfiants semble-t-il forgées de toutes pièces.

Le point culminant de la campagne en faveur de sa libération a été l’action internationale ciblant le compte Twitter du président Ilham Aliyev. Elle a été initiée par la section britannique d’Amnesty International le 24 mai, lors de sa 20e Cérémonie de remise de prix aux médias, qui rend hommage à l’excellence dans le journalisme consacré aux droits humains. Plus de 800 personnes ont pris part à cette action avant qu’Eynoulla Fatoullaïev ne soit libéré dans la soirée du 26 mai.


« Je suis très heureux d’être libre. Je suis très reconnaissant à Amnesty International, qui a fait campagne en ma faveur depuis le début. Je suis convaincu que vous m’avez sauvé. Merci à tous ceux qui ont envoyé des messages sur Twitter »
, a déclaré Eynoulla Fatoullaïev à Amnesty International le jour de sa libération.

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