Bahreïn : appel en faveur de la libération d’un ancien militaire

13 mai 2011

Il faut que les autorités bahreïnites libèrent ou inculpent un ancien membre des forces armées de Bahreïn qui a été arrêté après avoir dénoncé la répression exercée par le gouvernement lors des récentes manifestations en faveur de réformes, a déclaré Amnesty International vendredi 13 mai.

Mohamed Albuflasa, qui travaillait au bureau du prince Salman bin Hamad Al Khalifa, a été arrêté par les forces de sécurité bahreïnites après avoir pris la parole à une tribune lors du mouvement de protestation au rond-point de la Perle, à Manama, le 15 février.

Le 15 avril, en dépit du caractère toujours confus des charges retenues contre cet homme, un procureur militaire a prolongé sa détention de 45 jours alors qu’il avait déjà purgé la peine de deux mois d’emprisonnement à laquelle l’avait condamné un tribunal militaire en mars.


« Il faut que les autorités bahreïnites remettent Mohamed Albuflasa en liberté à moins qu’elles ne révèlent immédiatement les raisons pour lesquelles elles maintiennent cet homme en détention et ne l’inculpent d’une infraction dûment prévue par la loi
, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Alors que cet homme a été incarcéré simplement pour avoir exprimé en public ses préoccupations politiques, ce qui ne constitue pas un crime, le refus des autorités de le remettre en liberté apparaît désormais comme un acte de représailles visant à le faire taire définitivement.

« Nous craignons que Mohamed Albuflasa ne soit en fait un prisonnier d’opinion incarcéré uniquement pour avoir critiqué de manière pacifique les autorités. »

Depuis la mi-avril, Mohamed Albuflasa, qui est âgé de 36 ans, n’a pas été autorisé à recevoir de visites des membres de sa famille. Un avocat choisi par sa famille s’est vu à deux reprises refuser le droit d’entrer dans les locaux du parquet militaire pour demander l’autorisation de rendre visite à Mohamed Albuflasa, et une demande de visite par écrit est restée sans réponse.

Musulman sunnite, Mohamed Albuflasa fait partie des centaines de manifestants, principalement shiites, qui ont été arrêtés depuis le début du mouvement de protestation.

« Les autorités bahreïnites devraient au moins autoriser ces détenus à entrer en contact avec leurs familles et leurs avocats, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

« Les manifestants pris pour cibles simplement pour avoir critiqué pacifiquement les autorités doivent être libérés immédiatement et sans condition. Les autres doivent être dûment inculpés d’infractions reconnues internationalement, et jugés de manière équitable. »


Pour en savoir plus


Les exigences de changement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient
(page spéciale)

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit