Bahreïn : il est à craindre que des femmes et jeunes filles arrêtées vendredi ne soient torturées

Il faut que les autorités bahreïnites enquêtent de toute urgence sur les informations selon lesquelles des femmes ont été torturées après avoir été arrêtées à Manama lors des manifestations en faveur d’une réforme, a déclaré Amnesty International lundi 26 septembre.

Vendredi, les forces de sécurité ont procédé à de très nombreuses arrestations dans la capitale alors que les manifestants cherchaient à rallier le rond-point du Conseil de la coopération du Golfe, appelé précédemment rond-point de la Perle.

Parmi les personnes appréhendées se trouvent 38 femmes et sept jeunes filles qui ont été arrêtées dans une galerie commerciale de la ville et accusées de « rassemblement public illégal », d’émeute et d’agressions contre les forces de sécurité. Aucun mandat d’arrêt ne leur a été présenté, il n’y avait pas d’avocat présent lorsqu’elles ont été interrogées et certaines d’entre elles auraient été torturées ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements.

« Il semble que les autorités bahreïnites ont privé ces femmes et jeunes filles de leurs droits à partir du moment où elles les ont arrêtées dans la galerie commerciale, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

« Toute personne détenue doit avoir le droit de faire appel à un avocat et d’entrer en contact avec sa famille. »

Depuis qu’elles ont été arrêtées, ces détenues n’ont pas pu prendre contact avec leurs proches ni pu consulter dans de bonnes conditions un avocat, et les autorités ne leur auraient pas fourni de nourriture et ne les auraient pas autorisées à prier.

Plusieurs de ces détenues sont malades et sont sous traitement médical.

Lorsque leurs avocats ont demandé à être présents aux interrogatoires auxquels elles ont été soumises au bureau du procureur, on leur a répondu que les femmes ne s’y trouvaient pas.

Ayant refusé de partir, les avocats ont vu certaines des femmes détenues être transférées d’un étage à un autre et ont pu parler à certaines d’entre elles.

Nour al Ghasla, âgée de 20 ans, avait des contusions au visage résultant semble-t-il de mauvais traitements en détention, et de nombreuses autres femmes auraient été frappées par des membres de la police.

Après leur arrestation, les femmes ont été emmenées dans deux postes de police de Manama avant d’être conduites au parquet le samedi matin.

À l’issue de ces interrogatoires, le ministère public a ordonné le placement en détention de 38 femmes pendant 45 jours, aux fins de l’enquête. Elles seraient détenues actuellement à la prison pour femmes de la ville d’Issa, en dehors de la capitale.

Les sept jeunes filles sont toujours détenues elles aussi, en dépit de la décision de remise en liberté les concernant qui a été prise par un tribunal pour mineurs.

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