BAHREÏN - Recours à la force contre des manifestants pacifiques

Index AI : MDE 11/003/2005

DÉCLARATION PUBLIQUE

Amnesty International s’inquiète vivement de ce que les forces de sécurité bahreïnites auraient recouru à la force de manière excessive et injustifiée contre des personnes se préparant à conduire une manifestation pacifique. Le 15 juillet 2005, 15 personnes, dont cinq femmes et deux défenseurs des droits humains de premier plan, Abdul Hadi al Khawaja et Nabeel Rajab, membres du Bahrain Centre for Human Rights (BCHR, Centre bahreïnite des droits humains), qui a été dissout, se sont regroupées sur les lieux d’une manifestation organisée contre le chômage. Elles en auraient informé les autorités une semaine auparavant. Cependant, avant que tous les manifestants n’aient eu le temps de se rassembler, les forces de sécurité ont chargé ces 15 personnes et celles qui les avaient rejointes, les rouant de coups. Au total, 32 manifestants auraient été battus et ont dû être hospitalisés. Selon certaines informations, Nabeel Rajab a été blessé à la tête et a eu un bras fracturé et un doigt cassé, tandis que d’autres présentaient des contusions sur diverses parties du corps. Aucune interpellation n’a eu lieu.

Le 19 juin 2005, lors d’une manifestation analogue devant la cour royale de Rifaa, les forces de sécurité ont violemment dispersé 50 manifestants pacifiques et arrêté 30 personnes avant de les relâcher le jour même sans inculpation. Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Sheikh Rashid bin Abdullah bin Ahmad al Khalifa, en date du 24 juin 2005, Amnesty International lui demandait d’ouvrir une enquête sur les violences commises, de rendre publiques ses conclusions et de déférer à la justice les membres des forces de sécurité soupçonnés d’avoir recouru à la force de manière injustifiée. L’organisation de défense des droits humains n’a pas reçu de réponse.

Le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques ne saurait être justifié et bafoue l’article 3 du Code de conduite pour les responsables de l’application des lois de 1979. Il importe de respecter et de garantir la liberté d’expression, qui ne doit pas souffrir de restrictions illégales.

Amnesty International invite le gouvernement du Bahreïn à mener une enquête indépendante et impartiale sur les agissements de la police envers ces manifestants pacifiques et à traduire en justice toute personne soupçonnée de s’être livrée à des atteintes aux libertés fondamentales. En outre, elle exhorte le gouvernement à prendre immédiatement des mesures visant à garantir que les manifestants pacifiques seront autorisés à exprimer librement leur opinion et protégés contre toute forme d’intimidation ou de harcèlement.

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse d’Amnesty International au 02 543 79 04 ou consulter les sites http://www.amnesty.be et http://www.amnesty.org

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