BAHREÏN. La répression contre les militants et les religieux chiites s’intensifie à Bahreïn

Index AI : PRE01/285/2010

ÉFAI - 18 août 2010

Amnesty International demande aux autorités bahreïnites d’indiquer où se trouvent les huit religieux chiites, défenseurs des droits humains et militants politiques arrêtés dans le cadre d’une vague de répression ; il est à craindre que ces personnes ne soient des prisonniers d’opinion.

Muhammad Saeed, membre du comité directeur du Centre bahreïnite des droits humains, interdit, a été arrêté par les forces de sécurité chez lui à Sehla, dans le nord de Bahreïn, mardi 17 août à l’aube.

Deux ecclésiastiques , Abdulhadi al Mokhoder et Mirza al Mahrus, ont également été arrêtés le 17 août chez eux à Sanabis et Manama respectivement.

« Les autorités bahreïnites doivent indiquer clairement pourquoi ces huit hommes ont été arrêtés et procéder à leur libération s’ils ne sont pas dûment inculpés d’une infraction pénale prévue par la loi, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ces personnes ne peuvent pas être détenues simplement pour avoir milité en faveur des droits humains, mené des activités politiques non violentes ou critiqué le gouvernement. »
Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que ces hommes sont détenus au secret, ce qui accentue le risque qu’ils soient torturés ou soumis à d’autres formes de mauvais traitements. »

Ces arrestations témoignent d’un accroissement de la répression contre l’opposition et les militants de la société civile à l’approche des élections législatives d’octobre 2010.

Jaafar Hisabi, résidant depuis 15 ans au Royaume-Uni où il a pris part à des manifestations contre le gouvernement bahreïnite, a été arrêté à l’aéroport international de Bahreïn le jour de son retour dans le pays, le 16 août.

Trois autres personnes ont été arrêtées le 15 août, parmi lesquelles Abdulghani al Khanjar, responsable du Comité de défense des martyrs et des victimes de tortures (interdit d’activité par les autorités bahreïnites) ainsi que le porte-parole de la Coalition pour la vérité et la réconciliation.
Mohammad Habib al Miqdad, religieux à la tête de l’association caritative Al Zahra, a été arrêté le 15 août à son domicile à Sehla. Saeed al Nouri, religieux et militant du mouvement d’opposition al Wafa (qui n’est pas autorisé non plus par les autorités à mener ses activités) s’est rendu de lui-même au bureau du procureur à Manama après que des membres des services de sécurité se sont rendus chez lui pour l’arrêter.
Abdul Jalil al Singaci, handicapé porte-parole de la section droits humains du mouvement d’opposition Haq (lui aussi interdit d’activité par les autorités bahreïnites), a été arrêté à l’aéroport international de Bahreïn le 13 août. Ses proches ont dit à Amnesty International qu’ils n’avaient eu aucun contact avec lui au cours des six derniers jours et qu’ils étaient inquiets pour sa santé.

Ni les familles ni les avocats de ces détenus n’ont été informés de charges retenues contre ces hommes.

« Tous ceux qui ont été arrêtés devraient être autorisés à entrer immédiatement en contact avec leur avocat et leur famille et à recevoir les soins médicaux dont ils pourraient avoir besoin », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

Certains de ces hommes ont déjà été arrêtés par le passé en raison de leurs activités politiques ou de défense des droits humains. Muhammad Saeed avait été arrêté en 2006, et Abdul Jalil Singaci et Muhammad Habib al Miqdad ont déjà été arrêtés tous deux en janvier 2009.

Un grand nombre d’entre eux ont maintenant été détenus plus de 48 heures sans avoir été présentés à un magistrat comme le requiert le droit bahreïnite.

Le Code de procédure pénale de ce pays dispose que toute personne arrêtée doit être présentée au représentant du ministère public dans un délai de 48 heures suivant son arrestation. Les avocats de ces hommes n’ont toujours pas été autorisés à entrer en contact avec eux.

Toutes les infos
Toutes les actions

L’avortement est un droit. Parlementaires, changez la loi !

L’avortement est un droit humain et un soin de santé essentiel pour toute personne pouvant être enceinte. Ceci sonne comme une évidence ? Et bien, ce n’est pourtant pas encore une réalité en (…)

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit