Cette action a pour objectif de réclamer la libération immédiate et inconditionnelle de Loujain al Hathloul, jugée pour diverses accusations liées à ses activités pacifiques en faveur des droits humains, notamment sa campagne pour le droit des femmes de prendre le volant et pour l’abolition du système de tutelle masculine. Elle risque d’être condamnée à une lourde peine de prison. Les militant·e·s demandent également la libération d’autres défenseures des droits humains, parmi lesquelles Samar Badawi et Naseema al Sada.
« Alors que les autorités saoudiennes tentent de se donner une image réformiste en organisant notamment des événements sportifs internationaux, elles continuent de persécuter les défenseur·e·s des droits humains et des droits des femmes, comme Loujain al Hathloul, qui, en plus d’être injustement emprisonnée, a subi des actes de torture, des sévices sexuels et le placement à l’isolement. Il est urgent qu’elle soit libérée et que les accusations qui pèsent sur elle soient abandonnées », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
Loujain al Hathloul a été arrêtée le 17 mai 2018 et a subi toute une série de violations des droits humains pendant sa détention, notamment la torture, les violences sexuelles et d’autres formes de mauvais traitements. Pendant les trois premiers mois de sa détention, elle a été détenue au secret, sans pouvoir communiquer avec sa famille ni son avocat. Depuis janvier 2020, elle a également été soumise à plusieurs périodes d’isolement.
Plusieurs autres défenseures saoudiennes des droits humains ont elles aussi été arrêtées en mai 2018 en raison de leur travail pacifique de militance en faveur notamment du droit pour les femmes de conduire et de l’abolition du système de tutelle masculine.
Aujourd’hui, 13 militantes des droits des femmes font encore l’objet de poursuites judiciaires en raison de leurs activités en faveur des droits humains. Parmi ces dernières, cinq se trouvent en détention : Loujain al Hathloul, Samar Badawi, Naseema al Sada, Nouf Abdulaziz et Mayaa al Zahrani. Si les huit autres ont été remises en liberté provisoire, elles courent toujours le risque d’être condamnées à des peines de prison au titre de la législation relative à la lutte contre la cybercriminalité en raison de leur travail en faveur des droits humains.
Complément d’information
Le procès de Loujain al Hathloul s’est ouvert le 13 mars 2019 devant le Tribunal pénal spécial de Riyadh. Jusqu’à présent, toutes ses audiences se sont déroulées à huis clos, les diplomates et les journalistes n’étant pas autorisés à y assister. Outre l’abandon de toutes les charges pesant sur Loujain al Hathloul, et sa libération immédiate et inconditionnelle, Amnesty International demande aux autorités de permettre à des observateurs indépendants d’assister aux procès et d’en rendre compte publiquement.