Bangladesh. Attaque de Kushtia : il faut protéger les journalistes


Déclaration publique

ASA 13/005/2006

La liberté d’expression constitue l’un des droits humains les plus fondamentaux. Au moment où commence la campagne pour les élections nationales de 2007, Amnesty International estime qu’il est particulièrement important que tous les citoyens puissent exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et d’opinion sans crainte d’intimidation ou de harcèlement. En outre, Amnesty International est consciente que les journalistes, par un travail précis et objectif, jouent un rôle essentiel en permettant à tous les citoyens d’exercer leur droit à l’accès à l’information. Notre organisation demande au gouvernement du Bangladesh d’assurer la protection des journalistes dans cette fonction.

Amnesty International condamne l’attaque récente visant un rassemblement pacifique organisé par des journalistes à Kushtia, ce 29 mai 2006. Un certain nombre de personnes, armées de pierres et de briques, auraient violemment perturbé le rassemblement, semble-t-il sur instigation d’un parlementaire de Kushtia, membre du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Un petit nombre de policiers locaux se trouvaient sur place, mais ils n’auraient guère protégé les journalistes, dont beaucoup ont été sérieusement blessés.

Ce rassemblement protestait contre le harcèlement récent de quatre journalistes de Kushtia accusés d’extorsion par un parlementaire du BNP, après leurs reportages sur l’élection à venir. Ces journalistes, Tarikul Islam Tarik, Al Mamun Sagar, Mizanur Rahman and Hamidur Rahman, ont nié les charges pesant sur eux et ont été libérés sous caution par la Haute cour. Ils auraient été obligés de fuir Kushtia au début du mois de mai pour échapper aux menaces et au harcèlement ayant suivi leur inculpation, et ne sont revenus que le jour du rassemblement. Après l’attaque visant les manifestants, ces journalistes ont à nouveau dû fuir la région, et craignent toujours les menaces et l’intimidation.

Après les violences lors de la manifestation, la publication du Dainik Andolaner Bazar, un quotidien qui a continué de publier des articles sur les élections, aurait également été suspendue à l’instigation du même parlementaire du BNP.

Amnesty International demande au gouvernement du Bangladesh de prendre des mesures efficaces pour enquêter sur toutes les allégations d’intimidation et d’attaques violentes visant des journalistes à Kushtia. Ces enquêtes doivent être menées promptement, et les personnes reconnues responsables doivent être traduites en justice dans le respect des normes internationales pour un procès équitable, quelle que soit leur position ou affiliation politique.

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