Bangladesh, les autorités doivent désamorcer la crise actuelle et respecter les droits des manifestants

manifestants se faisant frapper par des policiers à coups de bâton

Réagissant à l’escalade de la violence, au recours excessif à la force et aux arrestations massives lors de ß menées par l’opposition contre le parti au pouvoir au Bangladesh, Smriti Singh, directrice régionale par intérim pour l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :

« Il est urgent de désamorcer la situation au Bangladesh, car elle risque d’entraîner de nouvelles violations des droits de la population et de perpétuer actes de violence et troubles lors des mois précédant les prochaines élections générales. Les autorités doivent s’efforcer d’apaiser la situation, en veillant à ce que seuls les organes dûment formés au maintien de l’ordre dans les rassemblements dans le respect des droits humains soient impliqués dans la gestion des manifestations, et à ce que tout recours à la force par ces forces n’aille pas au-delà de ce qui est nécessaire et proportionné.

« Amnesty International engage vivement les autorités bangladaises à faire preuve de retenue et à ne recourir à la force qu’en cas de nécessité absolue. Les armes à feu et les balles en caoutchouc ne doivent jamais être utilisées pour disperser un rassemblement. La violence de quelques individus ne doit pas entraîner de réaction qui traite l’ensemble des manifestations comme violentes.

« Les agressions contre les dirigeants de l’opposition Rahim Newaz et Gayeshwar Chandra Roy doivent donner lieu à une enquête immédiate et impartiale, et les responsables doivent être traduits en justice. Les autorités doivent également veiller à ce que les manifestant·e·s et les dirigeant·e·s de l’opposition ne soient pas soumis à des arrestations arbitraires. Des arrestations ne doivent avoir lieu que s’il existe des preuves permettant raisonnablement de suspecter que la personne visée s’est livrée à un comportement criminel, et si l’arrestation est une réponse nécessaire et proportionnée.

« Les violences survenues durant le week-end sont très inquiétantes et sont susceptibles d’avoir des conséquences sur la situation des droits humains avant, pendant et après les élections. Au lieu de sévir contre les manifestant·e·s, les autorités doivent s’acquitter de leur devoir consistant à favoriser l’exercice des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. »

Contexte

Les 28 et 29 juillet, le principal parti d’opposition du Bangladesh et d’autres groupes ont manifesté pour demander la démission de la Première ministre, Sheikh Hasina, et réclamer la nomination d’un gouvernement provisoire avant les élections de janvier 2024. Les manifestations ont pris fin dans de violents affrontements avec la police. Plusieurs vidéos diffusées par les médias [1] montrent que des manifestants et des dirigeants des partis d’opposition ont été attaqués et arrêtés. Ces agressions sont les dernières en date dans une série d’épisodes violents signalés entre la police et les manifestant·e·s des partis d’opposition ces derniers jours.

Le ministre bangladais de l’Intérieur a déclaré qu’environ 700 personnes avaient été arrêtées [2] en relation avec les violences du week-end. Le parti d’opposition et des militant·e·s bangladais manifestent depuis décembre 2022 afin de demander la démission de la Première ministre. Deux personnes sont mortes et des centaines de manifestant·e·s et de policiers ont été hospitalisés depuis lors.

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