Bangladesh, Un rapport de l’ONU doit faire avancer l’obligation de rendre des comptes

Un rapport [2] de l’ONU publié le 12 février 2025 conclut qu’il existe des motifs raisonnables de croire que l’ancien gouvernement et l’appareil sécuritaire du Bangladesh se sont systématiquement livrés à une série de violations graves des droits humains, ce qui soulève des interrogations quant à de possibles crimes contre l’humanité.

« Ce rapport de 105 pages des Nations unies met en évidence l’ampleur et la gravité des violations des droits humains commises par le régime dirigé par l’ex-Première ministre Sheikh Hasina dans le cadre de la répression des manifestations antigouvernementales au Bangladesh. Il reprend et développe les conclusions d’Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits datant de l’année dernière. Le rapport répond à une volonté manifeste de remédier aux graves violations perpétrées dans le pays, et les Nations unies ne doivent pas s’arrêter en si bon chemin. Il est essentiel que leurs mécanismes de défense des droits de l’homme poursuivent leurs efforts d’enquête et d’établissement des faits afin de mettre en œuvre l’obligation de rendre des comptes et de garantir que les victimes au Bangladesh puissent obtenir justice, a déclaré Smriti Singh, directrice régionale pour l’Asie du Sud à Amnesty International.

« Le gouvernement intérimaire doit prendre au sérieux la recommandation de l’ONU d’envisager la saisine de la Cour pénale internationale pour tous les faits survenus entre le 1er juillet et le 15 août au Bangladesh. Il doit aussi mettre en œuvre d’autres recommandations immédiates et à plus long terme du rapport, notamment les garanties d’un procès équitable et d’une procédure régulière dans les enquêtes en cours, la réforme du secteur de la sécurité et de la justice et l’abrogation des lois draconiennes qui restreignent l’espace civique. Toutefois, pour garantir durablement la vérité, la justice, la responsabilisation, les réparations et les garanties de non-répétition, l’engagement auprès des mécanismes et organes des Nations unies doit se poursuivre au-delà. Ne pas le faire reviendrait à tourner le dos aux victimes. »

Complément d’information

Le 12 février, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a publié son rapport basé sur une enquête indépendante d’établissement des faits sur les atteintes et violations des droits humains présumées qui se sont produites lors de manifestations de grande ampleur au Bangladesh entre le 1er juillet et le 15 août 2024.

L’an dernier, Amnesty International a recueilli des informations sur la violence et la répression qui ont secoué le Bangladesh en réponse aux manifestations organisées par les étudiants contre la réforme des quotas dans tout le pays. Amnesty International avait publié une série d’analyses de vidéos présentant des preuves de l’utilisation illégale d’armes meurtrières et à létalité réduite contre des manifestants étudiants.

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