Amnesty International mettra aussi à profit le débat urgent sur le Bélarus, qui doit également se tenir devant le Conseil des droits de l’homme sous peu, afin de dénoncer les manquements de ce pays au devoir consistant à coopérer pleinement avec le Conseil, et notamment avec le rapporteur spécial sur le Bélarus, mandat créé par le Conseil, au fil des années.
« Depuis trop longtemps, le Bélarus refuse de coopérer avec le rapporteur spécial sur le Bélarus, sans que ce refus n’entraîne de véritables conséquences, malgré les violations dont nous avons été témoins et sur lesquelles nous recueillons des informations depuis des années. La situation s’est désormais dégradée au-delà de tout ce que nous avons pu observer au cours des trois décennies écoulées depuis l’indépendance », a déclaré Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International.
« Le principal organe des Nations unies pour la protection des droits humains doit clairement faire savoir que la communauté internationale ne tolèrera pas les atteintes à ces droits, en particulier lorsqu’elles prennent l’ampleur des violations qu’Alexandre Loukachenko inflige à ses concitoyens. Le monde doit épauler les victimes des violations des droits humains au Bélarus et soutenir leur quête de justice. Le Conseil doit ouvrir une enquête sur ces abus et exercer autant de pressions que possible sur les autorités bélarussiennes, afin qu’elles amènent les responsables présumés à rendre des comptes. »
Complément d’information
Le 26 août, Amnesty International et 16 autres organisations non gouvernementales internationales et bélarussiennes ont demandé au Conseil des droits de l’homme d’agir de toute urgence au sujet de la crise des droits humains au Bélarus, notamment en ouvrant une enquête internationale sur les violations actuelles dans ce pays.
Les autorités bélarussiennes ont réprimé l’opposition au cours des mois ayant précédé l’élection présidentielle du 9 août, à laquelle le président sortant Alexandre Loukachenko était de nouveau candidat, et durant les semaines ayant suivi le scrutin. Les autorités ont arrêté, menacé et harcelé des centaines de personnes ayant défié Alexandre Loukachenko et contesté sa victoire.
Nous avons assisté à un déferlement d’images choquantes et de témoignages très convaincants sur l’emploi par la police d’une force excessive contre des manifestant·e·s pacifiques, sur le recours généralisé à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements contre les détenu·e·s, et sur les poursuites pénales infondées lancées contre des militant·e·s de premier plan - par exemple Maryia Kalesnikava, tout récemment. Des délégué·e·s d’Amnesty International ont vu la police réprimer des manifestations pacifiques dans la capitale, Minsk, le soir de l’élection et par la suite.