Dans cette lettre ouverte, les ONG demandent également au Conseil de diligenter une enquête indépendante sur les violations des droits humains qui sont en train d’être commises.
« La campagne électorale de 2020 a été marquée par un niveau sans précédent de protestation, accompagné d’un niveau aussi élevé de répression des droits humains de la part des autorités », a déclaré Marie Struthers, directrice d’Amnesty International pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.
« Les autorités ont montré qu’elles n’hésitaient pas à utiliser la violence contre leurs propres citoyens et citoyennes »
« La police a eu recours à une force excessive ; elle a utilisé notamment des grenades assourdissantes, des balles en caoutchouc et des canons à eau contre des personnes manifestant pacifiquement et les a soumises à des coups et des tortures en détention au secret. De même, plusieurs personnes qui manifestaient ont été tuées. Les autorités ont montré qu’elles n’hésitaient pas à utiliser la violence contre leurs propres citoyens et citoyennes et qu’elles avaient l’intention de faire obstruction à une enquête locale sur ces violences des forces de l’ordre. »
« Nous craignons que si les actes des autorités sont passés sous silence, plus de sang encore ne soit versé dans les rues du Bélarus. Le Conseil des droits de l’homme doit diligenter une enquête internationale sur les violations des droits humains et les crimes relevant du droit international commis pendant la campagne électorale, lors du scrutin et après l’élection présidentielle afin d’empêcher rapidement que de graves violations ne soient de nouveau commises. »
La lettre ouverte a été co-signée par 16 organisations dont Amnesty International, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
Complément d’information
Dans les trois jours qui ont suivi l’élection présidentielle du 9 août, les autorités ont confirmé l’arrestation d’au moins 6 700 manifestant·e·s. Selon le centre des droits humains Viasna, au moins 450 des personnes détenues ont indiqué avoir été torturées en étant rouées de coups ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements, forcées de commettre des actes humiliants et menacées de viol et d’autres violences alors qu’elles se trouvaient en détention au secret pendant des périodes pouvant aller jusqu’à 10 jours.
À partir du 12 août, les autorités ont pris des mesures pour apaiser les tensions, en évitant de procéder à des arrestations massives et en remettant en liberté toutes les personnes arrêtées. Cependant, les menaces contre les personnes manifestant pacifiquement que le président Alexandre Loukachenko et ses subordonnés ont formulées récemment, ainsi que le déploiement récent des forces armées dans la capitale Minsk et ailleurs dans le pays, font craindre une nouvelle spirale de violences et des violations des droits humains qui vont avec.