« Le cas de Siarhieï Tsikhanouski est emblématique de la répression à laquelle le gouvernement du Bélarus soumet son propre peuple. Cet homme a été arrêté sur la base d’accusations fallacieuses de troubles à l’ordre public quelques semaines seulement après avoir annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle. Sa femme, Svetlana Tikhanovskaïa, qui s’est présentée à sa place en tant que candidate à la présidentielle, a été contrainte de quitter le pays en raison des manœuvres d’intimidation et du harcèlement qu’elle a subi de la part des autorités. Actuellement au Bélarus, celles et ceux qui veulent s’opposer aux autorités sont confrontés à un terrible choix : la prison ou l’exil, a déclaré Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International.
« Siarhieï Tsikhanouski et ses coaccusés ont été persécutés illégalement pour des motifs notoirement politiques ; ils doivent être libérés immédiatement. La communauté internationale ne doit pas les oublier. Elle doit exercer une pression aussi forte que possible sur Minsk pour qu’ils soient remis en liberté et pour qu’il soit mis fin à la répression impitoyable qui règne au Bélarus. »
« Siarhieï Tsikhanouski et ses coaccusés ont été persécutés illégalement pour des motifs notoirement politiques ; ils doivent être libérés immédiatement »
Complément d’information
Le tribunal régional de Homel a condamné aujourd’hui Siarhieï Tsikhanouski à 18 ans d’emprisonnement. Siarhieï Tsikhanouski a été déclaré coupable des chefs d’« organisation d’émeutes de grande ampleur », de « distribution de matériel visant à inciter à la haine dans la société contre les représentants des autorités et contre les agences de l’application des lois », d’« obstruction aux droits de vote », et d’« organisation d’actions collectives portant atteinte de façon flagrante à l’ordre public ».
Ses coaccusés, Mikalaï Statkevich, dirigeant du parti non enregistré Narodnaya Hramada, Ihar Losik, Artsyom Sakau, Uladzimir Tsyganovich et Dmitry Popov, de nationalité russe, ont quant à eux été condamnés à des peines de 14, 15, 16, 15 et 16 ans de réclusion, respectivement, pour les mêmes motifs.
Leur procès s’est ouvert fin juin cette année et il s’est déroulé à huis clos. Les audiences ont toutes eu lieu non pas dans un tribunal, mais dans le centre de détention provisoire de Homel. Aucune information n’est disponible concernant la procédure qui a été suivie. Amnesty International a examiné leur cas et est parvenue à la conclusion que toutes les accusations portées contre eux sont sans fondement et motivées par des enjeux politiques.