« Le procès contre Ales Bialiatski et ses collègues défenseurs des droits humains est un acte d’injustice flagrant par lequel l’État cherche clairement à se venger de leur militantisme. Dans cette parodie de procès, les accusé·e·s ne peuvent même pas espérer un semblant de justice. Le juge a refusé de conduire le procès en bélarussien et non pas en russe, mais aussi de leur enlever les menottes ou d’ajourner l’audience pour que les accusés puissent se familiariser avec les documents relatifs à l’affaire. » a déclaré Marie Struthers, la directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
« Dans un pays où les poursuites à caractère politique et l’emprisonnement massif de personnes ayant critiqué le gouvernement sont monnaie courante, le travail en faveur des droits humains est aussi indispensable que dangereux. Le gouvernement d’Alexandre Loukachenko est particulièrement vindicatif à l’égard des militant·e·s des droits humains et l’issue de ce " procès " semble devoir être bien cruelle.
« Les autorités doivent abandonner sans délai toutes les accusations portées contre Ales Bialiatski, Valiantsin Stefanovich et Uladzimir Labkovich et les libérer immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Ales Bialiatski, fondateur et président du Centre des droits de l’homme Viasna, Valiantsin Stefanovich, directeur adjoint de Viasna et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme, et Uladzimir Labkovich, avocat de Viasna, sont accusés à tort d’avoir « fait transiter de grosses sommes d’argent et financé des actions collectives portant gravement atteinte à l’ordre public ». Ils sont maintenus en détention depuis juillet 2021, tandis que leur coaccusé Dzmitry Salauyou, en exil, est jugé par contumace. Ils encourent jusqu’à 12 ans de prison.
L’accusation affirme qu’ils ont fait passer en contrebande à la frontière au moins 201 000 euros et 54 000 dollars américains et se sont servis de ces fonds pour financer des activités illégales de contestation.
Lors des manifestations pacifiques massives contre la fraude électorale largement dénoncée en 2020 et dans leur sillage, Viasna a fait un travail remarquable pour recenser et dénoncer les nombreuses violations des droits humains, notamment les arrestations et détentions arbitraires, la torture et les procès iniques.