LA BELGIQUE DOIT PARTICIPER AU SAUVETAGE ET À L’ACCUEIL DES NAUFRAGÉS EN MÉDITERRANÉE

Ce mercredi 13 novembre, les parlementaires de la commission des Affaires étrangères du Parlement fédéral ont adopté une résolution appelant le gouvernement belge à participer à l’accord de Malte. Cet accord organise le débarquement et la répartition entre les États membres de l’accueil des personnes migrantes naufragées en Méditerranée. Selon le CNCD-11.11.11 et nombre d’associations, le Parlement donne ainsi un mandat clair au gouvernement fédéral pour rejoindre l’Accord de Malte et opter pour la solidarité et le respect du droit d’asile.

SITUATION CRITIQUE EN MÉDITERRANÉE

Depuis un certain temps déjà, les ONG demandent au gouvernement belge de se joindre à un mécanisme de débarquement et de répartition de l’accueil des personnes migrantes secourues en mer Méditerranée. L’absence de solidarité entre les États membres européens et la fermeture temporaire des ports en Italie, a eu pour conséquences l’abandon, par les États, aux larges des côtes européennes, des personnes naufragées, faute de prise en charge rapide par ceux-ci et de compliquer, voire d’empêcher, le déroulement des opérations de sauvetage des associations humanitaires citoyennes.

Pour tenter de remédier à cette situation, début octobre, la France, l’Allemagne, l’Italie et Malte ont proposé, lors d’un Conseil européen réunissant les 28 États membres, la Déclaration de Malte. Celle-ci propose un mécanisme pilote de débarquement et de répartition de l’accueil des personnes migrantes secourues en Méditerranée. Plusieurs États membres rejoindront l’accord. Ce n’est pas le cas de la Belgique, qui s’abrite derrière les « Affaire courantes ».

UN PAS EN AVANT À SALUER

Le CNCD- 11.11.11 et les associations signataires considèrent la Déclaration de Malte comme un pas en avant vers la justice migratoire mais soulignent également certains éléments très problématiques. Actuellement, l’accord reste une solution temporaire et n’implique qu’un groupe limité d’États membres. En outre, il appelle les navires de sauvetage à se conformer aux instructions des centres de coordination maritimes compétents et à ne pas entraver les activités des garde-côtes libyens. Cela confirme le statu quo actuel de l’UE, qui délègue aux gouvernements libyens le fait de recueillir des milliers de personnes sans se préoccuper du fait que ces autorités les envoient ensuite en détention où ils sont victimes d’horribles violations de leurs droits fondamentaux. Cela bafoue le principe de non refoulement et l’exercice du droit d’asile. Enfin, la possibilité de criminaliser l’aide fournie par les mouvements citoyens aux personnes migrantes dans leur exil reste envisageable car perçue comme un appel d’air encourageant la migration dite irrégulière.

Néanmoins, l’accord de Malte dans cette UE désespérément divisée est une avancée. Malgré le vote négatif du Parlement européen sur le même sujet, cette proposition laisse espérer que les États membres de l’UE restent à la recherche de plus de solidarité intra européenne dans l’accueil des personnes migrantes secourue en mer. Le CNCD- 11.11.11 et les associations signataires [1], dont Amnesty International, saluent l’initiative du Parlement et encourage le gouvernement à rejoindre rapidement la coalition des États autour de l’accord de Malte. Les ONG attendent également à court termes du gouvernement qu’il soulève la question de la coopération avec les garde-côtes libyens et qu’il appelle à l’organisation de missions de sauvetage par l’UE et de ses États membres.

Notes

[1CNCD-11.11.11, 11.11.11, Médecins du Monde, Vluchtelingenwerk Vlaanderen, Orbit, Oxfam solidarité, MOC , Ligue des Droits Humains, FGTB, CEPAG, CSC-ACV, Amnesty, Caritas International.

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