Madame la Ministre, Monsieur le Premier ministre,
La Vrije Universiteit Brussel, l’Université Libre de Bruxelles et Amnesty International attirent une nouvelle fois votre attention quant à la situation du Dr Ahmadreza Djalali.
Nous nous joignons aux inquiétudes de la famille du Dr Djalali et des experts des Nations unies. Nous craignons que la situation ne soit devenue intenable. Ahmadreza Djalali est en danger de mort en raison des tortures et des mauvais traitements qu’il subit, avant même son exécution.
La Belgique a suivi l’affaire de près. Vous connaissez l’histoire. Vous savez que cet homme est en prison depuis près de cinq ans et qu’il a été condamné à mort à l’issue d’un procès inique. Il n’y a pourtant pas la moindre preuve qu’il ait été impliqué dans un quelconque crime.
Depuis la fin novembre de l’année dernière, le Dr Djalali n’a plus le droit d’avoir aucun contact avec sa femme, ses enfants ou son avocat. Pendant toute cette période, il n’a été autorisé à avoir des contacts avec des proches en Iran que deux fois. Ces derniers font état d’une détérioration physique et mentale très inquiétante.
Le Dr Djalali a passé les quatre derniers mois dans une petite cellule à l’isolement. Il n’a qu’une couverture pour dormir. Il est éclairé par une lumière vive 24 heures sur 24 et est en permanence sous la menace d’une exécution imminente.
Madame la Ministre, Monsieur le Premier ministre, l’État belge n’est évidemment pas responsable des très graves violations des droits humains dont Ahmadreza Djalali est victime - nous ne ferons que continuer à demander des comptes aux autorités iraniennes à ce sujet.
Dans les résolutions votées par presque toutes les assemblées parlementaires de notre pays, vous avez reçu la mission de faire tout votre possible pour ramener le Dr Djalalii chez lui, sain et sauf. Plus de 100 000 personnes ont signé des pétitions pour renforcer ce mandat. Vida Mehrannia, l’épouse du Dr Djalali, a également lancé récemment un appel urgent aux décideurs et décideuses politiques belges et européen·ne·s pour qu’ils·elles prennent des mesures supplémentaires en la matière.
Nous vous demandons instamment aujourd’hui de poursuivre et d’intensifier vos efforts, compte tenu de l’urgence de la situation du Dr Djalali. Ce n’est qu’alors que nous pourrons, en tant que citoyen·ne·s et responsables politiques de ce pays, dire à sa femme Vida et à leurs enfants - et, espérons-le, à Ahmadreza lui-même - que la Belgique a fait tout ce qu’elle pouvait pour le sauver.
Merci d’avance de votre réponse rapide.
Respectueusement,
Wies De Graeve (directeur de la section flamande d’Amnesty International)
Philippe Hensmans (directeur de la section belge francophone d’Amnesty International)
Caroline Pauwels (rectrice de la VUB)
Annemie Schaus (rectrice de l’ULB)