Belgique/Iran : Des nouvelles préoccupantes d’Hamid Babaei

Les recteurs de l’ULB, de l’UCL, de l’ULg, de l’UMONS, de l’UNamur et de l’USL-B, ainsi que les bourgmestres de Bruxelles, de Schaerbeek, d’Uccle et l’échevin des droits humains d’Ottignies-Louvain-la-Neuve se sont joints à Amnesty International pour interpeller les autorités iraniennes sur le sort d’Hamid Babaei par le biais d’une lettre ouverte adressée à l’Ayatollah Khamenei et à l’Ayatollah Larijani, responsable du pouvoir judiciaire.

Alors que les dernières informations sont préoccupantes et que le transfert d’Hamid Babaei prévu mercredi vers l’hôpital n’a pas eu lieu comme cela était prévu, l’organisation de défense des droits humains s’inquiète en effet du silence dont font preuve les autorités iraniennes.

« Le cas d’Hamid est choquant à plus d’un titre. Pour le simple fait d’avoir refusé d’espionner ses compatriotes en Belgique, ce jeune homme, doctorant de l’ULg, a été condamné et emprisonné par les autorités de son pays dans des conditions effroyables, qui ont durement impacté sa santé, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

« Nous nous réjouissons du soutien que nous apportent les recteurs des universités belges francophones et plusieurs bourgmestres dans notre combat en faveur d’Hamid. Tant qu’il ne sera pas libéré, nous continuerons de nous mobiliser et de mettre la pression sur les autorités iraniennes ».

Le 30 juillet dernier, Hamid Babaei et une cinquantaine d’autres prisonniers ont été brutalement transférés vers la section 10 de la prison de Raja’i Shahr, où les conditions de leur détention sont inhumaines : fenêtres bouchées par des plaques de métal, accès insuffisant à de l’eau potable et à de la nourriture, visites limitées à une par semaine derrière une vitre, privation de contacts téléphoniques, privation de leurs traitements médicaux et de leurs effets personnels, etc.

Pour protester contre ces mesures, début août, Hamid Babaei et plusieurs autres détenus ont entamé une grève de la faim. Elle a conduit à une détérioration grave de l’état de santé de plusieurs prisonniers, dont Hamid, au point que selon les médecins de la prison, ils avaient besoin de soins urgents à l’extérieur. Le transfert à l’hôpital leur a cependant été refusé. Dans un état d’extrême faiblesse, la plupart des prisonniers ont par la suite décidé de mettre fin à près d’un mois et demi de grève de la faim, pour entamer un jeûne. Ils se contentent désormais d’un repas par jour, mais leur état reste très alarmant. Ils comptent reprendre la grève dès que leur état le permettra. Par ailleurs, Hamid a plus tard reçu l’information qu’il serait transféré à l’hôpital mercredi 4 octobre pour soigner ses reins, mais à l’heure d’écrire ces lignes, ce transfert n’a toujours pas été effectué.

Outre la libération d’Hamid Babaei dans les plus brefs délais et sans condition, Amnesty International demande notamment qu’il soit immédiatement transféré dans un hôpital en dehors de la prison, qu’il puisse bénéficier de la liberté surveillée à laquelle il a droit et qu’il ait droit à un procès équitable.

L’organisation de défense des droits humains exige également que plus aucun des prisonniers de la section 10 ne soit soumis aux conditions inhumaines qui sont les leurs.

Complément d’information

Hamid Babaei est un doctorant de l’Université de Liège (ULg) condamné le 21 décembre 2013 à six ans d’emprisonnement pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles ». Ces accusations sont nées, semble-t-il, après qu’il a refusé d’espionner des étudiants vivant en Belgique pour le ministère des Renseignements.

La bourse et les autres fonds que l’ULg lui versait ont été considérés comme des « preuves » de ses activités présumées pour le compte d’« États hostiles ». Il n’a pas eu le droit de consulter l’avocat de son choix. En mai 2014, l’appel qu’il avait interjeté en février a été rejeté, mais sa peine a toutefois été commuée à deux ans de prison ferme et quatre ans de liberté surveillée. Hamid aurait donc dû sortir de prison en août 2015, sa détention préventive étant prise en compte.

Hamid Babaei est un prisonnier d’opinion. Par la biais d’une pétition en ligne ayant déjà récolté plus de 22 500 signatures en Belgique francophone, Amnesty International demande sa libération immédiate et sans condition.

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