Amnesty International est préoccupée par les témoignages récents de jeunes hommes qui déclarent avoir été interpellés agressivement par les forces de police sur base, semblerait-il, de leur seule apparence physique.
“L’incident survenu à Bruxelles avec le chercheur et spécialiste de la radicalisation islamique Montasser Alde’emeh, et d’autres incidents du même type impliquant quatre jeunes à Courtrai et deux jeunes hommes la semaine dernière à Anvers, devraient alerter les forces de police et les dirigeants politiques”, s’inquiète Eva Berghmans, responsable des Affaires politiques de la section belge néerlandophone d’Amnesty International. "Il est grand temps que le gouvernement appelle les forces de police à faire preuve de retenue en dépit de la menace terroriste."
"Dans le contexte actuel, il est légitime que les forces de police soient en alerte et prennent des mesures fortes pour assurer la sécurité des citoyens. Mais cela ne justifie en aucun cas qu’elles enfreignent les règles de base qui régissent les contrôles, les perquisitions et les arrestations", explique encore Eva Berghmans.
Les témoignages recueillis indiquent que les forces de police pratiquent de manière croissante le “profilage ethnique”. Ce type d’incident doit donc être analysé au cas par cas et de manière sérieuse, y compris par les responsables politiques.
Le profilage ethnique se définit par l’utilisation par la police, sans justification objective et raisonnable, de motifs tels que la race, la couleur, la langue, la religion, la nationalité ou l’origine nationale ou ethnique dans des activités de contrôle, de surveillance ou d’investigation. Le profilage ethnique est une forme de discrimination et de violation des droits humains.
Amnesty International rappelle que toute personne qui se sentirait victime d’un traitement irrespectueux, de la part des forces de police ou d’autres agents de sécurité, a le droit de porter plainte.