Ils ont diffusé à cette occasion des sons évoquant des coups de fouet et des cris de douleur au moyen de puissants haut-parleurs et ont tenté de remettre à l’ambassade quelque 43 000 signatures récoltées en Belgique demandant la libération du blogueur, ainsi que l’annulation de ses peines. L’ambassade ayant refusé de les réceptionner, elles seront envoyées par voie postale.
« Pour le simple fait d’avoir exprimé une opinion qui déplaît aux autorités saoudiennes, Raif Badawi subit une peine inhumaine, à l’image de la terrible répression s’abattant sur les voix dissidentes et les défenseur·e·s des droits humains dans le pays. Tant que des hommes et des femmes seront persécuté·e·s pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, nous poursuivrons notre mobilisation », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
Parmi d’autres mesures spécifiques en vue d’améliorer la situation des droits humains dans le pays, Amnesty International appelle le Royaume saoudien à cesser de harceler, d’arrêter, de poursuivre en justice et de condamner des personnes parce qu’elles ont exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression, d’association ou de réunion. L’organisation demande également que soient libérées immédiatement et sans condition toutes les personnes emprisonnées uniquement pour avoir exercé pacifiquement ces droits, leur détention étant considérée comme arbitraire au titre du droit international.
Complément d’information
Raif Badawi est le fondateur du forum en ligne « Les libéraux saoudiens », qui encourageait le débat sur des questions politiques et sociales. Il a été arrêté le 17 juin 2012 et condamné en appel le 7 mai 2014 à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouets (une séance de 50 coups chaque vendredi pendant 20 semaines) et une amende d’un million de riyals saoudiens (environ 230 000 euros) pour avoir créé le forum et « insulté l’Islam ».
Le 9 janvier 2015, le blogueur a reçu en public les 50 premiers coups prévus par la peine à laquelle il a été condamné. Si les séances suivantes n’ont pas eu lieu — pour raisons médicales d’abord, pour des raisons non communiquées ensuite, Raif Badawi vit sous la menace constante de la reprise des flagellations.