BOLIVIE : L’élection présidentielle : une occasion unique pour les droits humains

Index AI : AMR 18/002/02

« L’élection présidentielle qui doit avoir lieu en Bolivie le 30 juin est l’occasion de placer les droits humains au cœur du programme politique du pays », a déclaré aujourd’hui (lundi 24 juin 2002) Amnesty International.

L’organisation de défense des droits humains a écrit aux candidats à la présidence pour leur faire part de ses préoccupations en ce qui concerne la situation des droits humains en Bolivie, et leur demander de prévoir des mesures concrètes et efficaces pour protéger et promouvoir ces droits.

« Des informations font encore état en Bolivie de détenus torturés et maltraités par les forces de sécurité, et de sanctions disciplinaires, assimilables à des tortures, infligées à des appelés » a ajouté Amnesty International, en appelant le futur président à prendre de toute urgence des mesures énergiques pour éradiquer ces pratiques et déférer à la justice les personnes soupçonnées d’en être responsables.

L’organisation a souligné à quel point il était important que les militaires soupçonnés de violations des droits humains soient jugés par des instances du système judiciaire civil, conformément aux recommandations de plusieurs organismes internationaux de défense des droits humains.

« L’élargissement de la compétence des tribunaux militaires pour leur permettre de juger les violations des droits humains commises par des membres des forces armées suscite de vives inquiétudes et contrevient aux obligations de l’État bolivien », a déclaré Amnesty International.

L’organisation est également préoccupée par « les informations selon lesquelles des membres de l’armée et de la police auraient eu recours à plusieurs reprises à une force excessive lors de manifestations ou d’opérations conjointes liées à l’éradication de la culture des feuilles de coca dans le Chaparé. Elle a rappelé que les opérations des forces de sécurité avaient provoqué la mort de plusieurs civils et en avaient blessé de nombreux autres.

« Des enquêtes exhaustives, impartiales et indépendantes doivent être menées sur tous les cas d’usage abusif de la force, et le nouveau président devra veiller à ce que les forces de sécurité agissent désormais dans le strict respect des principes internationaux relatifs au recours à la force. »

« Le nouveau président de la République devra accorder une priorité absolue à la protection des droits humains dans son programme et donner suite aux engagements que la Bolivie a pris dans ce domaine au moment de ratifier plusieurs traités internationaux » a ajouté Amnesty International, qui a souligné à quel point il était important de reconnaître le rôle des défenseurs des droits humains et de faciliter leur travail.

L’organisation a appelé chaque candidat à faire le nécessaire, s’il est élu président, pour que l’action politique menée à l’avenir dans le secteur économique prenne en compte les droits proclamés dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels auquel la Bolivie est partie. Elle a demandé à chaque candidat de reconnaître que ces droits font partie de l’ensemble indivisible des droits humains.

Amnesty International a également exprimé son inquiétude quant aux déclarations de certains candidats qui se sont prononcés en faveur du rétablissement de la peine de mort.

« Le monde rejette de plus en plus la cruauté irréversible de ce châtiment et il serait extrêmement regrettable que la Bolivie aille à contre-courant de cette tendance », a conclu Amnesty International, qui a exhorté chaque candidat à l’élection présidentielle à consolider l’abolition en ratifiant le Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.

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