« Le nombre de personnes tuées dans cette opération ne peut qu’être condamné, de même que le fait qu’une nouvelle fois ce massacre ait eu lieu dans une favela. Les services du procureur de l’État de Rio de Janeiro doivent mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive, indépendante et efficace sur ces atrocités, conformément aux normes internationales, afin que les agents de l’État qui ont ordonné ou commis ce massacre, ou qui y ont participé, aient à rendre des comptes et soient traduits en justice », a déclaré Jurema Werneck, directrice d’Amnesty International Brésil.
« Il est indispensable que cette enquête soit menée de façon impartiale et autonome par une autre institution que la police de l’État de Rio de Janeiro, afin de répondre aux normes établies par la Cour interaméricaine des droits de l’homme dans l’affaire de la favela Nova Brasilia, pour laquelle le Brésil a été internationalement condamné. »
« Il est totalement inacceptable que les forces de sécurité continuent, comme elles l’ont fait le 6 mai à Jacarezinho, de commettre de graves violations des droits humains contre les habitant·e·s des favelas – une population majoritairement noire et pauvre »
« Il est totalement inacceptable que les forces de sécurité continuent, comme elles l’ont fait le 6 mai à Jacarezinho, de commettre de graves violations des droits humains contre les habitant·e·s des favelas – une population majoritairement noire et pauvre. Même si les victimes étaient soupçonnées d’association de malfaiteurs, ce qui n’a pas été prouvé, les exécutions sommaires de ce type sont absolument injustifiables. La police a le pouvoir de procéder à des arrestations, mais les tribunaux ont le devoir de poursuivre et de juger les personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions. »
« Il est essentiel que les droits humains de tous les habitant·e·s du Brésil soient respectés et garantis. En matière de sécurité, les autorités de l’État de Rio de Janeiro doivent mettre en place une politique exhaustive fondée sur le renseignement et la formation, de sorte que les agents de l’État qui ont recours à la force le fassent dans le respect des habitant·e·s d’Ipanema et des bidonvilles. »
Le massacre de Jacarezinho est le plus grand massacre jamais commis par des policiers dans la ville de Rio de Janeiro ; il dépasse même celui de Vigário Geral, qui avait fait 21 morts en 1993. La Cour suprême fédérale du Brésil a suspendu les opérations de police dans les bidonvilles de Rio de Janeiro le 5 juin 2020, mais les autorités de l’État ne se sont jamais conformées à cette décision de la plus haute juridiction du pays, et les opérations n’ont pas cessé. La société civile assure un suivi permanent de ces opérations et dénonce systématiquement les violations des droits humains commises dans les favelas.