BRÉSIL : Un espoir de justice dans l’État d’Espirito Santo

Index AI : AMR 19/009/02

Une décision historique a été prise par les membres du Conseil des droits humains du ministère de la Justice qui ont recommandé une intervention fédérale dans l’État d’Espirito Santo : c’est une étape décisive dans le combat mené au Brésil contre le crime organisé, les violations des droits humains et l’impunité, a déclaré aujourd’hui Amnesty International.

Depuis des années, les homicides, les actes de violence et les faits de corruption attribués à l’organisation policière Scuderie Detetive le Cocq (SDLC) et à des groupes qui défendaient dans l’État de puissants intérêts économiques et politiques restaient impunis.

La décision souligne que les autorités de l’État se sont montrées fondamentalement incapables d’enquêter sur les atteintes systématiques aux droits humains dont l’État d’Espirito Santo est le théâtre depuis si longtemps ; elle dénonce la présence, dans cet État, d’une corruption extrême à tous les niveaux du pouvoir exécutif et législatif.

L’organisation estime que la décision prise aujourd’hui aurait été impossible sans la lutte que les défenseurs des droits humains de l’État d’Espirito Santo ont menée inlassablement contre une impunité solidement établie, malgré les menaces de mort, l’intimidation et les attentats qui les ont visés de façon constante.

La décision de faire effectivement intervenir l’État fédéral incombe maintenant au procureur général de la République et à la Cour suprême fédérale. Amnesty International les exhorte à utiliser cette occasion de garantir les droits humains de tous les Brésiliens.

Amnesty International espère que cette décision débouchera sur des poursuites intentées contre les personnes présumées responsables d’homicides, et notamment de la mort du père Gabriel Maire, de Jean Alvez da Cunha, de Carlos Batista, de José Maria Feu Rosa, de Paulo Damião Tristão, de Valdicio Barbosa dos Santos et de Marcelo Denadai.

Historique

En 1997, le Congrès brésilien a créé, à l’échelle fédérale, une Commission d’enquête parlementaire sur le trafic de stupéfiants. Au moins un quart de son rapport final était consacré à la situation dans l’Espirito Santo ; ce rapport mettait en cause des personnalités influentes, entre autres le président de l’Assemblée législative, des magistrats haut placés et certains dirigeants puissants de la police, accusés d’infractions diverses qui allaient de l’homicide à la fraude fiscale. Trois ans après la publication de ces conclusions, parues en 1999, elles n’ont donné lieu au niveau de l’État ni à la moindre enquête policière ni à une information judiciaire.

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