BRÉSIL - Un homme de main condamné pour le meurtre d’un Xucuru

Index AI : AMR 19/012/2006

DÉCLARATION PUBLIQUE

Le 7 février 2003, le cacique actuel de la population Xucuru, Marcos Luidson de Araújo, connu sous le nom de « Marcos Xucuru » et son neveu âgé de douze ans ont échappé à ce qui ressemblait fort à une embuscade, mais deux autres indigènes, José Ademilson Barbosa da Silva et Josénilson José dos Santos ont été tués.

Avec pas mal de retard et après différentes tentatives pour incriminer Marcos Xucuru lui-même, José Lourival Frazão a avoué les meurtres. Il comparaissait le 22 mars 2006 devant un tribunal de la ville de Caruara. Bien qu’il ait été acquitté du meurtre de Josénilson José dos Santos pour avoir agi en situation de légitime défense, il a été condamné à douze années et six mois de détention pour le meurtre de José Ademilson Barbosa da Silva.

Amnesty International salue la comparution en justice du meurtrier de José Ademilson Barbosa da Silva et demande instamment aux autorités de continuer à enquêter sur les homicides de membres de la communauté Xucuru. En toile de fond de ces homicides, on trouve une longue histoire d’actes de violence et d’intimidation des Xucuru par les propriétaires fonciers locaux. Les donneurs d’ordre dans ces affaires d’homicide et de violence n’ont jusqu’ici jamais été poursuivis en justice. Le climat d’impunité régnante signifie que les élites foncières continuent de louer les services de tueurs professionnels locaux pour harceler les Xucuru.

Amnesty International demande qu’une enquête approfondie soit menée dans toutes les affaires de violence contre les Xucuru - visant non seulement à démasquer les tueurs, mais aussi ceux qui les emploient - de façon à mettre un terme à la politique d’intimidation contre les populations indigènes qui luttent pour retrouver leurs terres ancestrales.

Complément d’information

En 1992, 27 000 hectares de terres ont été démarqués en faveur des Xucuru, dans la région de Pesqueira ; néanmoins, les propriétaires terriens n’ont eu de cesse de contester cette décision depuis son adoption. Actuellement, les Xucuru n’occupent que 20 p. cent de ces terrains. La lutte de cette communauté pour la pleine reconnaissance de ses droits fonciers a été marquée par de nombreuses effusions de sang. Francisco de Assis Aráujo, père de Marcos Luidson de Aráujo et ancien dirigeant xucuru, a été tué par des hommes en armes, le 20 mai 1998 (voir le document intitulé Les dirigeants indigènes voués à une mort certaine. L’assassinat de Francisco de Assis Araújo, index AI : AMR 19/15/98). Le 23 avril 2001, Francisco de Assis Santana, autre dirigeant xucuru, a été abattu à Pesqueira alors qu’il était en route pour rencontrer des membres de la Fundação Nacional do Indio (FUNAI, Fondation nationale de l’Indien), l’organisme public tuteur des Indiens (voir le Rapport d’Amnesty International BRÉSIL : « Étrangers dans notre pays » - Les populations indigènes du Brésil http://web.amnesty.org/library/index/FRAAMR1900022005) .

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