Si Bruxelles, capitale européenne, sera à cette occasion le théâtre d’une fête haute en couleur, la Pride reste avant toute chose un puissant mouvement de protestation. Et aujourd’hui, cette protestation est plus que jamais nécessaire. En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orbán a récemment adopté une loi interdisant les manifestations telles que la Pride et autorisant l’utilisation de la reconnaissance faciale pour identifier les participant·es.
« Cette loi est une attaque frontale à l’encontre de la communauté LGBTQIA+ et une violation flagrante des obligations de la Hongrie en matière d’interdiction de la discrimination et de garantie de la liberté d’expression et de réunion pacifique », explique Dávid Vig, directeur de la section hongroise d’Amnesty International.
En dépit de l’interdiction qui frappe la Budapest Pride, les organisateur·rices introduiront tout de même une demande d’autorisation le 28 mai. À partir de ce moment, la police hongroise devra fournir une réponse dans les 48 heures.
Une attaque à l’encontre des valeurs de l’Union européenne
Les effets de cette nouvelle loi et de son application risquent de se propager bien au-delà des frontières hongroises. Ce sont les valeurs fondamentales de l’Union européenne, basées sur le respect des droits humains et des libertés, qui sont attaquées de manière frontale. C’est pourquoi Amnesty International demande à la Commission européenne d’agir rapidement et avec force. Il est du devoir de la Commission d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour garantir la sécurité des organisateur·rices de la Budapest Pride et celle des participant·es, ainsi que le plein exercice de leurs droits de se rassembler et de manifester pacifiquement.
« À l’occasion de la Brussels Pride, nous appelons à la solidarité avec la communauté LGBTQIA+ de Hongrie. Depuis le cœur de l’Europe, ce message doit résonner haut et fort jusqu’à Budapest : les droits humains sont universels, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne », conclut Carine Thibaut, directrice de la section belge francophone d’Amnesty International.
Complément d’information
La nouvelle loi hongroise du 18 mars 2025 repose sur des stéréotypes alimentant l’homophobie et la transphobie. La visibilité des personnes LGBTQIA+ est notamment considérée comme « préjudiciable aux enfants ».
En plus de porter atteinte aux droits des personnes LGBTQIA+, cette loi a un effet dissuasif majeur. Ainsi, les personnes qui organisent un événement tel qu’une Pride ou y prennent part peuvent se voir infliger une amende. Les organisateur·rices peuvent même être arrêté·es. La loi permet également à la police d’utiliser des technologies de reconnaissance faciale pour contrôler les participant·es.
Cette loi constitue une grave violation des droits humains, en particulier du droit à la liberté de réunion et d’expression pacifiques, ainsi que du droit au respect de la vie privée et à la non-discrimination.